Solide défenseur central de l'US Boulogne Côte d'Opale, Habib Bellaïd clame haut et fort son envie de se mettre au service de l'Algérie. L'ancien pensionnaire du centre de formation de Strasbourg, de père tunisien et de mère algérienne, qui aurait pu s'engager avec la Tunisie, opte pour les Fennecs avec la volonté de s'inscrire dans la durée. Entretien avec un compétiteur ! Votre signature à Boulogne a fait un grand bien à cette équipe. Qu'est-ce qui a motivé votre retour dans le championnat de France ? J'ai eu le bonheur de connaître le championnat allemand, mais la malchance d'avoir un changement d'entraîneur qui s'est révélé préjudiciable pour moi. Le nouveau coach est arrivé avec un défenseur central qu'il connaissait. J'ai compris qu'il ne compterait pas sur moi. Je suis donc revenu en France parce que c'est le pays où j'ai été formé et où l'on me connaît le mieux. Dans un premier temps, j'ai retrouvé Strasbourg pour avoir du temps de jeu, avant de signer pour un club de Ligue 1. Depuis que je suis à Boulogne, j'enchaîne les bons matches. Je suis content de mon choix. Vous disposez de trois nationalités : algérienne, tunisienne et française. Qu'est-ce qui motive votre choix pour rejoindre les Fennecs algériens ? L'envie est venue naturellement. J'en avais discuté avec Salim Arrache à l'époque où j'étais en centre de formation à Strasbourg et avec Yacine Bezzaz, l'année dernière. On m'en a dit que du bien. Je ne veux pas faire preuve d'opportunisme avec cette Coupe du monde. Ce qui m'intéresse, c'est de m'inscrire sur un long projet. J'ai 23 ans et je veux jouer les prochaines CAN et Coupes du monde. Les dernières déclarations du sélectionneur faisaient état d'une crainte quant au secteur défensif. C'est plutôt bon signe pour vous... Oui et non. Cela veut aussi dire que s'il est présent, il va falloir que je sois super fort pour qu'il ait confiance en moi. Je suis très terre à terre. Je vais faire mon possible comme à chaque fois. Savez-vous que la concurrence est rude à votre poste ? Je suis conscient que ce secteur est bien pourvu en équipe d'Algérie. Le juge de paix reste le terrain, les prestations, la confiance et le palmarès. J'ai déjà trois années de Ligue 1 derrière moi. Je ne crains pas la concurrence, même si la défense reste le point fort de cette équipe. Votre équipe se déplace à Paris le 28 mars (aujourd'hui, ndlr). Certains médias algériens annoncent la possible venue du sélectionneur Rabah Saâdane pour vous superviser. Etes-vous au courant ? J'ai lu également cela. Je n'ai pas de pression particulière. C'est un match de football qu'il faudra gagner. S'il est présent, cela aura un goût spécial mais je ne pense pas qu'il me jugera sur un match. Aviez-vous auparavant été en contact avec des membres de la fédération algérienne ou son président ? Non ! Si M. Saâdane vient au Parc des Princes, c'est qu'il s'y intéresse. C'est lui le boss. J'ai encore une dizaine de matches de Ligue 1. Je ne me prends pas la tête pour cela. On verra ce qui se passera. Accepteriez-vous de jouer pour cette sélection si on vous demandait d'occuper le poste de latéral droit par exemple ? Quand on représente un pays, il faut savoir l'accepter. J'irai même jouer gardien s'il le faut. C'est une discussion qu'il faut avoir avec l'entraîneur. Je sais mettre mon ego de côté s'il s'agit d'aider la sélection. Le coach a des besoins et il faut savoir les satisfaire. A moins de trois mois du Mondial, la venue de plusieurs nouveaux joueurs professionnels n'est-elle pas un risque pour le collectif ? Je ne le pense pas. Il y a une ossature de 16 ou 17 joueurs qui a fait la CAN. Le groupe possède un état d'esprit et un mental forts. Seul le sélectionneur sait si l'apport de ces nouveaux joueurs peut augmenter le niveau de l'équipe. S'il le fait ainsi, c'est en son âme et conscience. Pour une Coupe du monde, il faut prendre les meilleurs représentants nationaux, car on n'y va pas pour faire de la figuration. On n'a pas envie d'être humiliés. C'est une compétition internationale où il s'agira de montrer le meilleur visage. C'est normal que le coach veuille mettre tous les atouts de son côté.