Il suffit juste que le soleil daigne "pointer" ses rayons vers la corniche jijelienne pour que les gens se mettent à affluer nombreux et à flâner sur la côte où la mer, en dépit de ses ressacs écumeux, n'en finit pas d'exercer un irrésistible attrait sur les amoureux de la nature. Ce début du mois de janvier, baigné par une météo clémente après quelques soubresauts pluvieux, accompagnés parfois de grêle, fait encore de la ville de Jijel une destination très prisée, a-t-on constaté dans plusieurs sites. La mer, pour nombre de personnes, de couples en voyage de noces, de familles accompagnées de leur progéniture, de visiteurs de passage ou encore d'hommes d'affaires, reste un incontournable un havre de paix. L'air iodé de la "grande bleue" serait un remède et un "calmant" efficace pour lutter contre le stress. Le sable de la mer, bien que souillé par des quantités énormes de déchets plastiques et de résidus, vomis par les vagues après une saison estivale bien "chargée", reçoit chaque jour des visiteurs pour le fouler et humer son air, histoire de s'oxygéner, sans débourser le moindre sou. Totale communion avec la nature - A Jijel-ville, la mythique plage Kotama (ex-Casino), les terrasses des cafés ne désemplissent pas de clients. Avec une tasse de café, de thé où une bouteille de limonade, les pieds sur terre et les yeux rivés sur le rivage : les flâneurs d'un jour sont en parfaite communion avec la nature comme pour demander une bénédiction ou formuler un v£u. Il est vrai que l'air du bord de mer a la réputation, bien méritée, d'être bon pour la santé. Il est riche en ions négatifs et est également chargé en iode. Ces ions agissent sur l'organisme humain en apportant une sensation de bien-être et de détente tout en soulageant certaines douleurs (asthme, fatigue, dépression, migraines...) soutient Nabil, un universitaire rencontré par l'APS sur la terrasse d'un café longeant le boulevard Zighoud-Youcef. Il ajoute que l'air marin est réputé pour ouvrir l'appétit et que le contact avec la mer, c'est aussi moins de tension et de stress accumulés, voire un regain de tonus gratis ! D'autres visiteurs attablés sur la même promenade ne manquent pas de souligner les vertus de la mer comme excellente réserve nutritive et surtout un "anti-stress naturel". Cette portion de plage populaire, destination très courue, est aussi fréquentée par de nombreux sportifs en herbe : des tournois de footballs quasi interminables y sont organisés régulièrement. Des jeunes et moins jeunes qui pratiquent le footing ou la marche trouvent facilement leur compte dans ce site faisant face au port de pêche et de plaisance de Boudis. Selon des spécialistes, marcher sur le sable permettrait de consommer 50% plus de calories que sur une surface solide. En période estivale, cette plage se singularise par une saturation d'estivants et surtout de désordre engendré par des tentes et des cabanes faites de matériaux hétéroclites qui clochardisent les lieux avec en prime desà chevaux et des chameaux déambulant en bord de mer ! Un spectacle insolite que quelques uns apprécient au moment où d'aucuns considèrent qu'il ne cadre pas avec le paysage. Vues imprenables sur le large - Un second site qui, lui aussi, attire de nombreux visiteurs est celui du boulevard prolongé Rouibah-Hocine, longeant le quartier de la cité des Martyrs Assous (ex-Beaumarchais), près de la gare routière Ouest. L'esplanade qui s'apprête à faire peau neuve, à la faveur de travaux de réhabilitation devant être lancés "prochainement", ne désemplit pas d'amoureux de la grande bleue. Le boulevard situé sur le front de mer, offrant une vue imprenable sur le large, avec comme toile de fond, de petits bateaux de pêche, de grands navires de passage et surtout de nombreux rochers humanoïdes façonnés par le mouvement des vagues au fil du temps. Le "clou" dans cette promenade publique est incontestablement la présence d'un pan de mur datant de l'époque turque et qui tient encore miraculeusement debout, en dépit de la force des vagues. Sauvé et épargné de l'incurie des hommes, ce vestige fait de pierres taillées une vraie prouesse pour l'époque û renseigne bien sur le passé bimillénaire de l'antique Igilgili. A Errabta, des tombes puniques û un autre vrai trésor archéologique de la région û ont été, par contre, ensevelies par des chapes de béton de maisons construites sur un site censé être protégé. En contrebas de ce promontoire, des jeunes et moins jeunes, adeptes de la pêche à la ligne, tiennent bien à ce que leur hameçon morde. Les eaux bleues sont généreuses et aucun pêcheur ne rentre généralement bredouille. Stationnés en file indienne des deux côtés de la grande route quotidiennement empruntée par les poids lourds et les bus de transports de voyageurs du fait de la présence mitoyenne d'une gare routière, les véhicules, arborant les immatriculations de différentes wilayas sont perçus comme un bon augure pour la capitale de la Côte du Saphir qui retrouve ses lettres de noblesse. En poussant sur le champignon un peu à l'ouest de la ville, le même décor est planté. Les nombreux sites sont très fréquentés, à faire croire qu'à Jijel, la saison estivale dure toute l'année. La plage rouge, du côté du Grand-Phare, le parc animalier ou encore El Aouana ou Ziama Mansouriah, les visiteurs sont toujours en symbiose avec Dame nature. Pour peu que sa majesté l'Astre Flamboyant daigne montrer le bout du nez.