Il s'agit, en effet, des étudiants qui se sont organisés sous la coupe de l'Organisation nationale pour la solidarité estudiantine (ONSE) et qui déplorent le cadre de vie universitaire au sein de l'ancien institut IGCMO qui se trouve à Es Sénia. Ghacha M. Dia, étudiant en licence génie mécanique explique : «Il s'agit de la première et de la plus ancienne université de technologie à Oran. Depuis la création de l'USTO, cet institut a été abandonné et nous voulons que des aménagements et des réfections soient apportés, en plus des aspects pédagogiques.» Notre interlocuteur fait savoir que plusieurs communications ont été adressées à l'administration, mais rien n'a été fait. «Nous ne sommes pas les premiers à demander une prise en charge de certaines doléances et nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué», regrette Dia en précisant : «La liste est tellement longue. Les étudiants n'ont même pas de bancs pour s'asseoir durant les pauses entre les cours. Nous n'avons pas de restaurant universitaire. Il y a un foyer exploité par un particulier qui pratique des prix exorbitants, comme s'il ne s'agissait pas d'étudiants. La salle de lecture est détériorée. Ceci, sans vous parler de l'état des laboratoires et des bassins que nous utilisons pour nos expériences. Les salles de cours et les amphithéâtres sont souvent inondés dès qu'il pleut et l'électricité manque dans plusieurs amphis et bureaux comme celui de notre organisation (…) C'est un tout et nous ne savons pas pourquoi il n'y a aucune réaction.» Notre interlocuteur a précisé qu'ils ont été finalement reçus par la rectrice de l'USTO Mohamed Boudiaf qui les a rassurés. «C'est seulement après avoir été reçus par madame la rectrice que l'administration de l'IGCMO a daigné dialoguer avec nous. Toutefois, les responsables dans le décanat ont refusé de consigner notre réunion dans un PV (…)», déclare Dia. Pour sa part, Boutouil Mohammed déplore les conditions pédagogiques : «Prenez l'exemple des salles informatiques. Les ordinateurs sont anciens et pas entretenus. Mais il y a un autre problème, les résultats universitaires pour les internes sont catastrophiques. Personnellement, je suis originaire d'Oran et je vis avec ma famille, je ne suis pas directement concerné par ce problème. Mais je constate la gravité de la situation. Par exemple, sur 600 étudiants inscrits en génie maritime en 2013, seulement 9 sont inscrits en master aujourd'hui. Il y a beaucoup de décrochages, ce qui est très grave et les enseignants nous jugent facilement en disant que notre niveau est faible. C'est trop facile. Il faut creuser un peu plus en profondeur pour comprendre cet état de fait. Les 591 absents de ces masters sont tous de potentiels ingénieurs qui ont abandonné. Ils se contentent aujourd'hui d'une licence alors qu'ils auraient pu avoir des diplômes dans des centres de formation dans leur ville d'origine sans subir toute la misère de la vie d'un étudiant vivant dans une cité universitaire.» Sur ce point, Dia intervient : «Le système d'évaluation des étudiants est très sévère et ne prend pas en considération toutes les contraintes. Nous avons des problèmes de transport, pour manger, pour notre hygiène de vie et un cadre de vie déplorable et peu encourageant au sein de l'université et des cités universitaires. Et il n'y a aucune indulgence à notre égard. C'est pour cela que nous ne pouvons pas demander aux enseignants de nous donner des modules comme on dit, mais nous pouvons demander à l'administration d'améliorer les choses pour nous.»