C'est ce qu'affirme Miroslaw Maliszewski, membre du Parlement polonais et responsable de la plus grande organisation de cultivateurs de pomme en Pologne. Rencontré à Oran, à l'occasion de la sixième édition du Salon de l'industrie agroalimentaire (SIAG 2018), M. Maliszewski déclare : «Nous sommes en Algérie dans le cadre d'une campagne de promotion de la pomme polonaise et nous sommes encore au stade primaire de la prospection. L'objectif est de trouver des opportunités d'investissement à travers des partenariats avec des producteurs algériens mais, aussi, de faire la promotion de la pomme polonaise en exportant vers l'Algérie». Interrogé sur les délais prévus de réalisation des partenariats, notre interlocuteur a souligné que plusieurs expériences ont déjà été menées avec des pays comme le Kazakhstan et qu'il faudra attendre deux à trois ans pour la maturation d'un projet. Il a mis l'accent sur la possibilité de produire une variété de pomme en Algérie à travers des associations mais, aussi, l'accompagnement et le partage des savoirs. «Notre étude du marché algérien révèle qu'il y a une production de pommes de 400.000 tonnes par an, ce qui est peu pour une population similaire à celle de la Pologne où nous produisons près de 4 millions de tonnes annuellement. Ce chiffre était de deux millions seulement et nous venons de le doubler grâce à une meilleure maîtrise. Et, c'est justement cette maîtrise que nous venons investir en Algérie avec nos meilleures variétés de pommes. Si les projets se concrétisent, l'Algérie sera exportateur comme c'est le cas au Maroc avec la fraise qui va jusqu'en Pologne par exemple». De son coté, Rafat Razny, conseiller pour les affaires agricoles à l'ambassade de la République de Pologne à Alger, a rappelé l'importance de développer un partenariat dans ce créneau en raison notamment de l'expertise de ladite association et de la politique de standards européens. Il a en outre rappelé quelques partenariats entre Algériens et Polonais dans le secteur agricole, notamment l'homologation récemment de quatre nouvelles variétés de céréales en Algérie ou encore la coopération à travers l'institut d'élevage. Par ailleurs, le conseiller diplomate a regretté les risques d'investissement et les entraves, particulièrement la règle dite 49/51. Il explique: «Nous avons d'excellentes relations avec l'Algérie. Toutefois, les potentiels investisseurs polonais sont repoussés par la règle 49/51 car il s'agit de petites et moyennes entreprises et qui sont souvent des entreprises familiales avec une tradition capitaliste européenne. Un Polonais ne conçoit pas qu'une banque lui dicte en quoi il doit investir et ce qu'il doit faire de son argent. Il en est de même pour le fait de lui imposer un partenaire algérien alors qu'il ramène son argent et son savoir-faire, sans parler des politiques liées au rapatriement du bénéfice. Les investisseurs polonais souhaitent que ces contraintes soient levées mais ça ne nous empêche pas de coopérer en matière de transfert de savoir». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l'Union européenne finance la campagne de promotion de la pomme nommée «Le temps des pommes en Europe» avec le soutien du fonds de promotion des fruits et légumes.