Notre championnat professionnel aujourd'hui n'est ni spectaculaire ni productif, géré avec un esprit amateur et avec beaucoup d'approximations. Pour ce qui de la corruption et les matches arrangés, les présidents de clubs avaient bien affirmé lors de la dernière assemblée générale de la Ligue professionnelle de football que tout s'achetait et tout se vendait dans notre championnat, et ce, en présence même de nos responsables du football national sans que personne ne bronche. Pour ce qui est de nos stades, ils ne sont plus des lieux de sécurité. Les pseudo-supporters n'ayant aucun cadre juridique imposant leur diktat. Nos stades sont devenus des lieux de terreur et de violence. Concernant l'arbitrage, les responsables de notre football ne s'intéressent qu'aux désignations. La Commission fédérale d'arbitrage (CFA) est devenue juste une façade. Elle est dirigée de l'extérieur par des hommes de l'ombre. Une commission technique aussi importante que celle de l'arbitrage est dirigée par un responsable qui n'a jamais été arbitre. Il en était de même dans un passé récent au niveau de la CFA qui était également dirigée par un membre qui n'a jamais exercé cette fonction et n'ayant aucune expérience et ne maîtrisant guère les rouages de l'arbitrage. C'est ce qui explique que cette structure n'a pas été épargnée par les scandales et la corruption. L'arbitrage est devenu un instrument aux mains de certains membres de la CFA et du BF, qui l'utilisent comme un fonds de commerce ou des intermédiaires, commandités par certains responsables, influent négativement sur nos arbitres. Je persiste à croire que nous avons de bons arbitres, malheureusement certains membres «véreux» les obligent (arbitres) à se soumettre aux orientations bien claires et précises. Aujourd'hui, nous avons certains dirigeants qui n'ont aucune retenue, se considérant toujours au-dessus des lois par leurs déclarations incendiaires et insultantes à l'égard de nos arbitres sans que nos responsables de la CFA et du Bureau fédéral ne réagissent, comme ce fut le cas surtout par rapport à la dernière déclaration d'un président de club et de surcroît député qui a déclaré que «tous les arbitres sont des corrompus et mangent comme des cochons.» Le silence de la part de nos responsables confirme que la corruption a gangrené notre arbitrage. Il est vrai encouragée par le silence complice de certains membres «véreux» qui ont fait de l'arbitrage un fonds de commerce. Tout ce qui se passe actuellement n'est pas le fait du hasard, tout est commandité et planifié. Il y a un grand risque de dépassements plus graves qu'on ne pourra plus maîtriser si on n'assume pas ses responsabilités pour préserver notre football contre la corruption et surtout la violence. Nos voisins, les Marocains et les Tunisiens, en plus des Egyptiens, sont qualifiés en phase finale du Mondial-2018, prévu cet été en Russie ; par contre, les responsables de notre football sont toujours confrontés à des conflits internes au niveau de la justice et au niveau du tribunal arbitral des sports et semblent ne se soucier guère de la situation de notre ballon rond. Et dire que dans un passé récent notre football était la fierté de tous les Algériens puisque présent à toutes les compétitions internationales. On se demande aujourd'hui où va notre football devant la situation actuelle ? Il est du devoir de tout un chacun, qui a servi loyalement le jeu à onze, de s'impliquer pour défendre les valeurs de notre football, qui reste avant tout le bien de notre jeunesse.