Le président Ghali a ajouté que le peuple sahraoui «persévère dans sa résistance (…) avec une volonté infaillible et un engagement solide pour atteindre son but suprême pour le recouvrement de sa souveraineté sur tout le territoire sahraoui, libre et indépendant». Prévue sur deux jours, la conférence intitulée cette année «Le droit des peuples à la résistance : cas du peuple sahraoui» réunit outre des délégations sahraouies en provenance des camps des réfugiés, des territoires sahraouis occupés et de l'étranger, une centaine de participants issus de 53 pays. Coorganisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, la rencontre se veut une occasion pour exiger l'application rapide de la résolution 1514 de l'ONU relative au droit des peuples à l'autodétermination. Elle participe également à briser l'embargo médiatique imposé par l'occupation marocaine aux populations sahraouies dans les territoires occupés et encourager, par la même, les médias à se rendre dans ces territoires. Sensibiliser les Parlements du monde A ce propos, le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a annoncé la tenue en novembre prochain à Madrid d'une conférence internationale de soutien au peuple sahraoui. «Une grande conférence de solidarité au peuple sahraoui sera tenue en novembre prochain dans la capitale espagnole, un événement qui sera précédé par une réunion, le 22 mai prochain, à Bruxelles regroupant les groupes interparlementaires de toute l'Europe», a précisé M. Galand lors de son intervention. «(…) Nous devons nous voir pour savoir comment nous allons faire pour que tous les Parlements de l'Europe et du monde entier se mobilisent pour élaborer ensemble cette voie de justice et de droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il souligné. Le message du petit-fils de Mandela Le président de l'Eucoco a, par ailleurs, salué à l'occasion, ceux qui, depuis des années, «n'ont eu de cesse de mener le combat pour faire entendre la voix d'un peuple, le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», ce droit qui est, a souligné M. Galand, «construit par les peuples aujourd'hui a permis d'aboutir à la résolution 1514 des Nations unies». Il a souligné, en outre, l'importance de «respecter les fondements qui permettent aux peuples de vivre et coexister dans la paix». Pour M. Galand, tout ce qui va à l'encontre de ces droits fondamentaux constitue «une déstabilisation d'une région (…)». Le membre du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, Zwelivelile Mandela, a appelé pour sa part le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités, morale et légale, envers le peuple sahraoui et à fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara occidental. M. Zwelivelile, petit-fils de leader sud-africain Nelson Mandela, a dénoncé par la même occasion l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies, soulignant, dans ce sens, la nécessité de «la création d'un lobby international pour placer les ressources naturelles du Sahara occidental sous mandat de l'ONU» afin de les protéger. Il a saisi l'occasion pour lancer un appel aux jeunes Sahraouis d'apporter «leurs témoignages de la lutte contre l'occupation sur les réseaux sociaux». «Vous inspirerez ainsi tout un continent dans la lutte anticoloniale», a-t-il soutenu. «Nous ne triompherons des forces d'occupation marocaines qu'une fois unis», a-t-il clamé tout en soulignant que son parti et le gouvernement sud-africain se tiennent aux côtés du peuple sahraoui. Pour le député à l'Assemblée nationale française Jean-Paul Lecoq, également présent à cette conférence, la France est responsable du malheur des Sahraouis. Il a ainsi averti dans une intervention très applaudie que «l'esprit colonial en France ne s'est pas éteint», soulignant que la position pro-Maroc de Paris dans le conflit du Sahara occidental et sa colonisation d'une île comorienne en sont des preuves. «En France, l'esprit colonial ne s'est pas éteint, sa position pro-Maroc et sa colonisation d'une île comorienne en sont les preuves», a soutenu M. Lecoq. «La France se vante d'être le pays des droits de l'homme», a ajouté le député français, indiquant que «cela ne se déclare pas, mais elle doit le prouver». «Aux dirigeants français, je dirais, agissez pour que le régime d'apartheid tombe et que le droit international soit respecté» au Sahara occidental occupé, a-t-il martelé.