Cependant, si l'intervention du chef de l'exécutif en novembre dernier avait redonné de l'espoir aux quelque 100 acquéreurs d'appartements et de locaux commerciaux, qui attendent la livraison de leurs biens depuis 2008, il semblerait que sur le terrain, aucune de ses directives n'a été appliquée de manière à relancer le chantier à l'arrêt depuis 2012. Selon les représentants des souscripteurs, regroupés au sein de l'association «Résidence Cirta», la faute incombe en premier lieu au «peu de sérieux affiché par l'Agence foncière», particulièrement son directeur, lequel bloque à lui seul toute avancée. «Malgré nos efforts pour lui apporter de l'aide, Rachid Benbouaziz montre tantôt de la peur à prendre des décisions et tantôt un refus délibéré à procéder», peut-on lire dans le communiqué remis aux médias. Refusant d'être les otages d'une situation qui les dépasse, ces derniers ont exigé de l'Agence foncière «la reprise sans délai du chantier», de même qu'ils ont appelé les autorités locales, à leur tête le wali, à «user de leur autorité pour relancer le projet». Au bout d'une heure, le directeur a reçu des représentants des contestataires, de même que les journalistes présents, afin de faire le point sur l'état d'avancement des procédures entamées par ses soins. Il en a résulté «une énième» promesse de reprise des travaux début mai prochain, avec la livraison d'une première tranche de 26 appartements avant la fin de l'année. Dans l'attente de voir se concrétiser les engagements pris solennellement par M. Benbouaziz, les souscripteurs restent mobilisés et décidés à entreprendre d'autres actions de même nature, ultime moyen pour eux de faire bouger le promoteur. Fondé en 2006, le groupement « Résidence Cirta », constitué de l'Agence foncière de wilaya et de l'ENPI, a connu de nombreux problèmes de gestion, ce qui a eu pour conséquence de retarder considérablement le chantier, lancé il y a 11 ans, pour une durée initiale des travaux de 24 mois. En juin 2014, et sous la pression des souscripteurs, la maîtrise d'ouvrage a été transférée de l'ENPI à l'Agence foncière, ce qui avait permis la livraison d'une première tranche de 30 logements en juillet 2015. Totalement abandonnées depuis 2012, les bâtisses inachevées se sont progressivement transformées en repaire de SDF et de délinquants, faisant planer de sérieuses menaces sur la sécurité des habitants.