Jeudi 17 janvier 2018 restera une journée historique à bien des égards pour le chef-lieu de wilaya de Tiaret. Et pour cause, un siècle et demi après avoir servi d'Hôtel de Ville, ce siège, situé au cœur de la ville, rue commandant Mejdoub, sera transformé en musée. «Un musée de la ville», soutient-on, sans en préciser les contours, ni les missions. La cérémonie officielle a été présidée par le chef de l'exécutif, Abdeslam Bentouati, en marge de la célébration de la Journée nationale de la commune. Imposante structure de deux étages, le désormais musée de la ville de Tiaret qui n'a pas encore bénéficié d'un statut de création, a fait l'objet de menus travaux de réhabilitation. L'ex- salle de réunion a été, pour l'occasion, garnie d'objets hétéroclites pour raconter l'histoire administrative, sociale, culturelle, politique et bien sûr sportive de Tiaret. Un niveau plus haut, dans l'étage jadis cabinet du maire, les portraits des 17 présidents qui se sont succédé à la tête de la municipalité. De Saïd Ould Brahim, dont les Tiarétis gardent de bons souvenirs (1962/1967) jusqu'à Boutheldja Rabah, en passant par Lahcen Ali, Khaled Bouchama, plus connu sous le nom de «Khaled Galé», Daoud Abed, Kraba, Hallouz, Kadda Benaouda, Bouakkaz Abdelkader, Kacem Abdelhadi et Khaled Kaddari. Dans cette sorte de mémorial des maires, trônent aussi les portraits de maires assassinés par le terrorisme, Belarbi Hadj Abdallah (1994) et Azzedine Hebib (1992/1993) ou encore ceux qui ont défrayé la chronique locale, Mokhtar Achi (maire éphémère du FIS dissous 1990/92) et Omar Bekki, décédé tout dernièrement. On ne va pas écrire sur ces colonnes l'histoire tumultueuse de l'assemblée d'avant et d'après indépendance mais, comme le dira l'ex- maire Khaled Bouchama (1971/75), «Jadis, la mairie n'avait pas d'argent et en était arrivée à s'acquitter des salaires de ses employés avec de l'huile, de la farine et du sucre que les organismes onusiens offraient à l'Algérie». Depuis, les choses ont bien évolué. Les salaires sont garantis et les élus bénéficient de formations continues. Aujourd'hui, l'APC dispose d'un spacieux et avenant siège route d'Alger, un grand bâtiment à locaux commerciaux pour jeunes réaffectés par le wali et le président, et dispose d'un bureau qui tranche avec le misérabilisme pour emprunter une réflexion chère à M. Bentouati. Au-delà de la symbolique de la date, l'APC ne s'est pas empêchée d'étaler le bilan de 20 ans de règne de Bouteflika. Sans sombrer dans le défaitisme ni faire dans l'excès, il est loisible de dire que la cité et ses citoyens ont gagné au change à la faveur de plusieurs projets de développement, mais il subsiste certaines tares qui gagneraient à disparaître tant les mécanismes d'accès à l'Hôtel de Ville se doivent de changer, car l'actuelle génération demande toujours plus…en qualité.