Le moudjahid Si Djillani Hebib est décédé, samedi dernier, à l'âgé de 92 ans. «Il était membre de l'Organisation spéciale (OS), un citoyen modeste qui a terminé sa vie écarté de la politique depuis qu'il s'est lié au MDA (Mouvement démocratique algérien) présidé par Ahmed Ben Bella, un parti né dans le sillage de l'ouverture démocratique au début des années 1990 et surtout de son rejet du coup d'Etat fomenté par Boumediène et certains clans en 1965 contre Ben Bella», témoigne le président de l'association du 8 Mai 1945. Militant du PPA/MTLD, en compagnie des colonels Youssef Khatib, Ahmed Hallouz, Kerdjou Bensaâda et Saïd Ould Brahim, entre autres, Si Hebib a intégré les scouts et a été parmi les rares militants qui ont organisé, puis défilé, le 1er mai 1945 à Tiaret, quelques jours avant les massacres de Guelma, Sétif et Kherrata. Le défunt a été condamné par le tribunal militaire d'Oran pour son activisme dans l'OS, dans le prolongement de son démantèlement, à l'aube des années 1950. Il a ensuite rejoint le FLN et intégré le maquis. A l'indépendance, il fut le premier mouhafedh FLN de Tiaret de 1962 à 1965. Au lendemain de son retour en Algérie, Ahmed Ben Bella lui a d'ailleurs rendu visite chez lui à Tiaret. Le défunt est décédé dans sa modeste demeure au cœur de la ville de Tiaret. Si Djillani Hebib n'a pas eu les égards qu'il mérite, vu son long combat pour le recouvrement de notre indépendance. Il s'est contenté de vivre humblement avec ses concitoyens en étant fortement attaché au mouvement de libération nationale comme en témoignent les nombreuses photos qui ornent son café «Le Central», où viennent se remémorer les Tiarétis les souvenirs. Paix à son âme.