La commission de discipline qui a traité le 7 janvier 2019 l'affaire des réserves formulées par l'ARB Ghris contre la participation d'un joueur du SA Mohammadia lors du match opposant les deux formations le 28 décembre 2018 pour le compte des 16es de la coupe d'Algérie, a rendu un verdict aux antipodes du droit et des règlements du football. La décision rendue et publiée sur le site de la ligue doit faire retourner les morts dans les tombes. Les faits. Avant le coup d'envoi de la partie «le secrétaire général de l'ARB Ghris a formulé des réserves à l'encontre du joueur du SA Mohammadia, Boumehro Mohamed Lamine, mais sans les porter sur la feuille de match», a indiqué dans son rapport le commissaire au match. Il s'agit donc de réserves verbales. A la fin du match, les réserves ont été consignées par écrit sur la feuille de match juste après la fin de la rencontre avec la signature des deux capitaines d'équipe et l'arbitre directeur. L'article 84-1 du championnat de football amateur précise : «Les réclamations doivent être précédées de réserves nominales et motivées. Elles sont formulées avant le début de la rencontre». Les réserves de Ghris n'ayant pas été formulées avant le début de la rencontre, comme l'indique le règlement, sont donc irrecevables. Jusque-là il n'y a rien à dire. C'est la suite qui l'est moins. Les membres de la commission de discipline ont fait une étude erronée des articles du code disciplinaire qu'ils ont littéralement transgressé. L'article 83 du code disciplinaire ignoré Dans les attendus de l'affaire, ils ont cité deux articles (84-1 du règlement du championnat amateur et 06 du code disciplinaire) «insignifiants» par rapport à celui qui était le mieux indiqué pour traiter cette affaire, c'est-à-dire l'article 83 du code disciplinaire de la fédération «infraction découverte par la ligue» qui précise: «En l'absence de toute réserve, l'inscription sur la feuille de match et ou la participation d'un joueur suspendu ou en fraude sur l'état civil découverte par la ligue portée à sa connaissance et sanctionnée comme suit : 2) la participation d'un joueur suspendu et/ou l'inscription d'un joueur en fraude sur son état civil…en cas de victoire ou de match nul du club fautif : match perdu, annulation des points gagnés sans les attribuer à l'équipe adverse, 4 matchs de suspension ferme pour le joueur fautif…». Dans ses attendus, la commission de discipline a souligné : «Ce joueur a été aligné contre ARB Ghris alors qu'il était sous le coup d'une suspension pour 4 avertissements». Donc, c'est une faute découverte par la ligue. Pourquoi alors la commission de discipline a-t-elle ignoré l'article 83 du code disciplinaire qui sied le mieux pour traiter ce type d'affaire? Tout dans son verdict défie le bon sens et le règlement. Cette affaire devait être traitée à l'aune de l'article 83 du code disciplinaire (infraction découverte par la ligue). La commission de discipline ne l'a pas fait. La disqualification du SAM, sans attribuer la qualification à l'ARB Ghris, est la décision que devait rendre la commission de discipline. Cette affaire renseigne une fois de plus sur l'incapacité de certains organes de la fédération et des ligues de rendre un verdict juste conformément aux règlements du football. Pauvre football algérien livré à l'aventure.