Hier, un nombre important de citoyens ont bloqué l'avenue principale près de l'ancien siège de la daïra, carrefour menant au centre-ville et à différents quartiers. «Nous exigeons l'annulation de la liste des bénéficiaires de logements, la dissolution de la commission d'attribution et l'ouverture d'une enquête», ont lancé les contestataires. La liste, qualifiée de «celle de la chkara et du clientélisme» par les mécontents, a été affichée hier à 2 heures «accompagnée» d'un grand renfort des éléments de la brigade anti-émeute, stationnés au niveau des structures étatiques. Hier, un nombre important de citoyens ont bloqué l'avenue principale près de l'ancien siège de la daïra, carrefour menant au centre-ville et à différents quartiers. «La liste comporte des noms de personnes connues pour être déjà bénéficiaires ou propriétaires de biens immobiliers. Pourquoi la commission n'a pas publié les numéros de dépôt de dossiers ? C'est pour que les membres de cette commission ne soient pas démasqués, car il y a ceux qui attendent un éventuel logement depuis plus de 10 ans, d'autres en ont bénéficié alors qu'ils n'ont déposé leurs dossiers que récemment», témoignent, preuves à l'appui, les protestataires. Des pères de famille ont exhibé des récépissés portant le numéro 8000, or des personnes, bien que leurs demandes soient sériées 12000 et 13000, ont eu droit à une habitation sociale. «On m'a demandé 200 000 DA en échange d'un appartement, j'ai refusé parce que si j'avais cette somme, j'aurais construit un taudis pour abriter mes enfants», témoigne en pleurs un père de famille de 62 ans. Le malheur de ces laissés-pour-compte a poussé l'un d'eux à attenter à sa vie par immolation, n'eut été l'intervention de citoyens se trouvant sur les lieux. «Nous exigeons l'annulation de la liste, la dissolution de la commission d'attribution et l'ouverture d'une enquête! Et puis, nous ne sommes pas prêts à libérer la route sans la présence immédiate du wali». Une femme d'un certain âge s'est évanouie au moment où nous enregistrions ses déclarations. «C'est une veuve qui est locataire dans un logement social, récemment attribué à un citoyen qui a pignon sur rue. Ce n'est pas juste, il n'y a ni contrôle, ni Etat!» a lancé son fils âgé de 22ans. A l'heure où nous mettons sous presse, les mécontents occupent toujours la rue, bien encadrés par les éléments de la brigade antiémeute. Nous y reviendrons avec plus de détails.