C'est un aveu qui en dit long sur les injustices que vivent au quotidien les jeunes demandeurs d'emploi de la wilaya de Laghouat. Ces derniers continuent toujours à dénoncer moult dépassements commis par les entreprises. Ce qui est mis en avant, ce sont les recrutements directs, qui sont devenus une vraie entrave, aussi bien pour les autorités locales que pour les chômeurs. En effet, durant les trois premiers trimestres de l'année 2018, plus de 4000 procès-verbaux ont été établis par l'inspection du travail de Laghouat, dont 2274 concernent uniquement les placements immédiats. «Dans le cadre du contrôle légal et réglementaire de l'emploi, les services de l'inspection du travail de Laghouat ont établi, durant les trois premiers trimestres de l'année écoulée, 4244 PV d'infraction à l'encontre de 880 organismes employeurs, dont 2274 concernent les placements directs, 116 sont relatifs à la main-d'œuvre étrangère, où 58 travailleurs étrangers ont été touchés par le contrôle régulier des inspecteurs du travail. D'autres procès-verbaux concernent les conditions de travail, l'hygiène, la sécurité, les salaires et la non-affiliation des travailleurs», nous ont confié des sources concordantes de l'inspection du travail de Laghouat. Pour faire face à ces dépassements, les autorités locales avaient mis en place depuis le démarrage du projet «Boosting», dans la zone industrielle de Hassi R'mel, un plan d'action comportant maintes stratégies. «Afin d'assurer le droit des demandeurs d'emploi, les entreprises sont obligées de respecter une batterie de procédures dans les recrutements. De ce fait, les tests organisés pour les candidats orientés vers les entreprises doivent se faire par groupe, fixant un calendrier et une liste portant les noms des candidats et la date du test pour chacun d'eux», nous a expliqué le wali de Laghouat, Meguellati Ahmed, lors d'une conférence de presse organisée au nouveau siège de la wilaya. Dans un souci de transparence, les listes des candidats orientés vers les entreprises sont affichées sur les tableaux des APC et des agences locales de l'emploi et même au niveau des sites électroniques, alors que le contact entre les candidats et les entreprises se fait, selon le même responsable, par téléphone et par d'autres moyens. «Pour convoquer les candidats aux tests, les entreprises peuvent également utiliser des SMS et des lettres recommandées express», a précisé notre interlocuteur. Par ailleurs, des sanctions administratives et judiciaires sont prises à l'encontre des sociétés contrevenantes, allant jusqu'à la suspension du registre du commerce, ou à la résiliation de leur contrat. Dans le même ordre d'idées, les sociétés qui ont besoin de profils n'existant pas localement peuvent bénéficier de dérogations, mais ces dernières ne s'octroient que dans un cadre légal et selon des besoins précis. «Je suis catégorique, j'annulerai implacablement le registre du commerce de toute entreprise ne respectant pas les procédures en vigueur», affirme ce responsable. Avant d'ajouter : «On est en train de régler les problèmes dont on a hérité, en prenant en considération le contrôle régulier dans les réunions hebdomadaires organisées chaque mercredi, en présence des responsables des entreprises implantées au champ gazier de Hassi R'mel.»