La ville de Bordj Menaïel (wilaya de Boumerdès) symbolise parfaitement le déclin de quelques fleurons du football national. Cette ville et son club la JSBM étaient, il n'y a pas si longtemps, un bastion du football au niveau du centre du pays. Aujourd'hui, malheureusement, le vieux club ménaïli croupit dans les profondeurs du football régional (Régionale II) et les talents de sa légendaire école de football font le bonheur d'autres clubs, aux différents niveaux de la pyramide du football. La tragique disparition du président Ali Tahanouti, le 5 octobre 1994, assassiné en pleine ville, a plongé le club dans la spirale des relégations à répétition. Malgré tous ces avatars, des hommes tentent de redresser la situation. La tâche n'est pas aisée dans un milieu ambiant vicié et où les bonnes volontés ne sont pas épargnées par la critique et la médisance. A Bordj Ménaïel, ce ne sont pas les compétences qui manquent. Tout simplement, elles ne sont pas reconnues du côté du stade Salah Takdjerad. Sadek Amrous, enfant du club, préside aux destinées du MC Alger. Le trio Farouk Belkaïd- Faouzi Chaouchi-Mohamed Seghir Faradji fait le bonheur de l'ES Sétif. Louanas « Mimo » Bendahmane dirige la défense du CR Belouizdad. Brahim Ramdani, l'un des meilleurs des coachs algériens, continue de prodiguer ses (immenses) connaissances à ses cadets. Aziz Ferhat, Youcef Tonkin, Sid Ahmed Sid Rohou et bien d'autres encore peuvent se mettre au service du club pour le replacer à sa véritable place, c'est-à-dire en première Division. A côté de ces légendes ménailies, le jeune Rachid Farid maintient en vie, non sans difficultés, l'école de jonglage qui demeure l'une des fiertés de la ville. Depuis des années, il dirige cette école qui compte 5 « pensionnaires » qui se produisent partout en Algérie lorsqu'ils sont sollicités. Le plus souvent, ils se produisent à Tizi Ouzou en ouverture des matches de la JSKabylie. Rachid Farid, lui-même ancien jongleur, évoque les difficultés auxquelles il fait face pour faire vivre cette école, « sans le soutien (moral et financier) des responsables de l'entreprise Naftal, l'école n'existerait plus. Il n'est pas facile de maintenir cette activité sportive sans l'aide, l'assistance et le soutien des autorités locales. A Bordj Menaïel, nous avons la chance de disposer de la seule école du genre en Algérie. Il serait dommage qu'elle ferme ses portes faute de moyens. Nous trimons pour la maintenir en vie en gardant bon espoir que la situation s'améliorera », confie le dynamique Farid, qui se produisait au stade du 5 Juillet à la belle époque de l'équipe nationale 1982.