L'incident qui s'est produit hier à la raffinerie de Skikda a failli avoir des conséquences beaucoup plus graves. Il vient interpeller encore les responsables de cette zone au palmarès déjà assez lugubre quant à la nécessité d'en finir avec ces incidents, devenus, par la force de leur répétitivité, assez inquiétants. Il vient également rappeler la catastrophe du complexe gazier survenue le 19 janvier 2004 et qui avait causé la mort de 27 employés et la blessure de plus de 70 autres. Cette dernière, qui reste la plus grande catastrophe industrielle du pays, n'est malheureusement pas la seule à s'être produite dans l'enceinte pétrochimique. Le premier incident important qui s'est produit dans la zone industrielle de Skikda remonte au début des années 1980, quand des fuites massives de chlore à l'état gazeux survenues au complexe pétrochimique CP1K avaient failli asphyxier des milliers de personnes. Le complexe a été également le théâtre de plusieurs incidents plus ou moins graves. Au mois de février 2003, une défaillance relevée dans des turbogénérateurs avait engendré une grande explosion d'éthylène, et au mois d'août de la même année, un silo de polyéthylène a également explosé. A la raffinerie, plusieurs autres incidents sont également à rapporter. Ils ont concerné globalement des déversements, souvent accidentels, de produits pétrochimiques. Les travailleurs évoquent à ce sujet l'unité du bitume qui s'était enflammée, le déversement d'essence à l'unité reforming et du bitume dans les années 1970. La raffinerie de Skikda a aussi été le théâtre en 1996 d'un grand déversement de xylène qui avait à l'époque causé une grande catastrophe écologique. D'autres incidents ont concerné le port pétrolier de Skikda. Le plus important date de 1986 suite à l'explosion d'un navire pétrolier le Southern Cross. En 2004, la plate-forme pétrochimique de Skikda a continué à enregistrer les incidents. Au GNL, encore endeuillé, une importante fuite de gaz a été signalée. A l'unité Région transport Est (RTE) spécialisée dans le transport par canalisation, un autre incendie s'était déclaré à la sous-station électrique de chargement située au port de Skikda. La même année, le complexe des matières plastiques CP1K a été secoué par une forte déflagration suite à l'explosion d'un ballon de gaz.
