Il s'appelle Lemoufek Toufik. Il a 40 ans. Il est photographe amateur à Batna. Avec son appareil, il nous a fait découvrir les plus belles et surtout rares espèces animales des Aurès. Il expose pour la première fois première à la maison de la culture Mohamed Laïd Al-Khalifa, à Batna, ses photos. Pendant une semaine, le public a fait sa découverte. Plus d'une quarantaine de photos ont été exposées, montrant la variété et la splendeur de la faune aurasienne. Des «portraits» de oiseaux tels que le Martin-pêcheur, le Traquet à tête grise, le Guêpier d'Europe, dont des espèces très rares, comme le Faucon kobez, l'Alouette bilophe, l'Aigle pomarin, mais aussi plusieurs espèces de canidae, tels que le renard roux et le chacal doré. Une exposition qui a éveillé la curiosité de beaucoup de Batnéens, à la grande surprise du photographe. Une surprise pour le photographe. : «En préparant cet événement, je n'ai jamais imaginé que j'aurais autant de visiteurs.» Il dit aussi être vraiment surpris du nombre de personnes qui sont venues dès le premier jour. Un public, qui ne se résume pas seulement au monde des photographes ou les amateurs des oiseaux. Etudiants, amateurs de nature et un large public y étaient. Fasciné depuis son plus jeune âge par la photographie et la nature,Toufik Lemoufek commence par prendre quelques prises pendant son temps libre, mais peine à trouver des personnes et des moyens pour l'aider à développer cette passion. Une passion en attente. Il ne lâche pas. «J'avais du mal au début, à l'époque on n'avait rien pour apprendre et se documenter, ni internet ni formation professionnelle, ce n'est qu'après l'arrivée des nouvelles technologies, surtout les réseaux sociaux que j'ai pu évoluer et progresser de jour en jour», nous avoue-t-il. Il se forme et il se forge. En 2015, Toufik décide de s'inscrire dans une formation de photographie. Après l'obtention de son diplôme et avec l'aide d'amis amateurs de photos, ils créent NatAurès, un groupe batnéen de photographie animalière. Une étape dans la vie de l'artiste qui va lui permettre d'acquérir de nouvelles connaissances et d'avoir plus d'expérience dans le domaine. C'est de là qu'est née l'idée d'exposer ses photos et l'envie de les partager avec les autres. Une avancée. Lemoufek Toufik dira : «Le but de cette exposition c'est de faire découvrir aux gens les merveilles qui se trouvent autour d'eux, mais avant tout, les inciter à la protection de ces espèces qui aujourd'hui sont souvent de belles proies pour les chasseurs sans permis, comme c'est le cas des oiseaux. Ces derniers sont chassés pour être vendus à des prix exorbitants et finissent cruellement en cage.» Le photographe déplore le manque de moyens et d'aide de la part des autorités de la ville, pas seulement financier mais aussi administratif : «Nous ne disposons pas de carte ou de document officiel qui justifient nos activités, notamment lors de nos sorties sur terrain avec notre matériel et nos tenues de camouflage. On est souvent interpellés par les services de la Gendarmerie nationale.»