Le processus de contractualisation fait son petit chemin dans certains établissements de santé publique mais avec beaucoup de retard. Les différentes phases de mise en œuvre ont été réalisées avec d'énormes difficultés. Outre les mesures qui devaient être prises au niveau des structures hospitalières, l'opération d'indentification des démunis non assurés sociaux a accusé un retard considérable. Les nombreuses APC qui, s'étaient engagées à répertorier les informations nécessaires se sont elles-mêmes déclarées démunies en matière de moyens adéquats pour mener à bien cette enquête. Le comité de suivi travaille sur ce processus depuis 2002 à ce jour. Cette contractualisation a commencé, entre autres, par la réhabilitation des bureaux des entrées qui sont aujoud'hui entièrement informatisés et équipés de support d'information (demande d'hospitalisation, bulletin d'admission et fiche navette) à l'instar des CHU Mustapha Bacha, d'Hussein Dey et du centre Pierre et Marie Curie, l'installation des antennes de sécurité sociale au niveau de chaque établissement et la mise en place des services « hôpitaux-cliniques » des agences CNAS dans plusieurs sites. Des campagnes de sensibilisation ont été organisées dans certains établissements avec la coopération des professionnels et des praticiens depuis le lancement de la contractualisation en janvier dernier pour mieux informer les citoyens. Le programme en question avait inscrit la nécessité d'identification des démunis non assurés sociaux qui devait être menée par le ministère de la Solidarité nationale. Les chiffres sont à ce jour contradictoires. La solidarité nationale a annoncé que sur les 600 000 démunis non assurés sociaux identifiés par les APC, 100 000 ont déjà obtenu leur carte leur assurant la gratuité des soins. Un autre chiffre a été également annoncé, la semaine dernière, faisant état uniquement de 74 000 démunis qui ont bénéficié de cette fameuse carte et l'opération se poursuit actuellement avec son lot de problèmes. Outre les assurés sociaux et les ayants droit, la catégorie de non-assurés sociaux et non-démunis sera désormais contrainte de mettre la main à la poche à défaut d'être affiliée à l'une des caisses (CNAS, Casnos). Ce sont ces dernières qui prennent en charge à 100% les frais d'hospitalisation. Ce processus d'identification qui se poursuivra durant toute cette année 2005 permettra, selon Ali Chaouche, chargé de l'opération de contractualisation au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de connaître à l'avenir le statut social de toutes ces personnes. « C'est également un moyen d'encourager les gens à se déclarer et inciter les employeurs à déclarer leurs employés », nous dira M. Chaouche avant de préciser que, pour le moment « personne ne paye ». Le comité de suivi a fait remarquer que l'identification du statut social des patients admis dans les établissements de santé demeure insuffisante. Selon un des membres, plus de 60% des personnes ne déclarent pas leur qualité d'assuré social ou ayant droit ou de démuni.