En prévision d'un colloque international sous le titre générique « La philosophie et la traduction », prévu en novembre, une journée d'étude de préparation a été organisée mercredi au CRIDSSH. Selon Mounir Bahadi, du laboratoire « La philosophie et son histoire », organisateur, cette journée représente un test nécessaire pour l'approfondissement de la problématique de la traduction et, en fonction de la teneur des débats, des enrichissements peuvent être apportés au contenu du colloque de novembre. La journée d'étude de mercredi est circonscrite à l'espace maghrébin avec la participation d'Abdeljalil Azadi (Maroc, université Abi Ayadh) et, cela, malgré l'absence de l'intervenant tunisien qui s'est excusé. Présidée par Abderrahmane Boukaf de l'université d'Alger, la séance matinale a été consacrée à l'histoire avec le passage en revue de la transmission du texte et des idées philosophiques grecques vers le Monde musulman puis vers l'Occident. En se perdant dans les dédales de l'histoire, Ahmed Ranima de l'université de Chlef, n'a pas eu le temps d'aborder sa problématique (le texte philosophique arabe dans le latin) ; mais il a évoqué des repères intéressants sur les mécanismes qui ont abouti à la transmission de ce savoir en incluant les langues intermédiaires, assyriennes et perses pour la première phase et vernaculaires pour la seconde. Il situe les traductions des auteurs grecs vers le monde musulman (Andalousie, Maghreb, Perse, Arabie, etc.,) entre les 9ème et 11ème siècles. Mais l'autre aspect intéressant évoqué dans l'intervention reste les avantages du bilinguisme (ou multilinguisme). « Pour des raisons historiques, les Juifs, en Espagne, maïtrisaient aussi bien le latin que l'arabe et c'est pour cela qu'on a fait appel à eux pour traduire de l'arabe vers le latin », a-t-il indiqué. Sur les six intervenants dans cette journée d'étude, de l'université d'Oran, Souarit Benamer s'est intéressé à l'époque contemporaine en abordant la confrontation entre l'herméneutique de l'Allemand Hans-Gorg Gadamer et le concept de déconstruction chez Derrida pour qui le sens n'est jamais définitif ; d'où la complexité de la traduction.