Après sa démission du FCE, le PDG de la SPA Sogemetal, M. Mohamed Arezki Aberkane, fait l'objet de menaces. Dans une lettre adressée à l'opinion publique et dont la rédaction d‘El Watan détient une copie, il s'insurge : Les menaces téléphoniques dont j'ai fait l'objet ces mercredi et jeudi me renforcent plus qu'elles ne m'inquiètent. L'on me reproche d'avoir ouvert le bal en ayant choisi le plus mauvais moment pour laver l'honneur de la population de Tizi Ouzou. J'ignorais que la sauvegarde de l'honneur d'un peuple était tributaire d'un calendrier ! Partant de ce principe, tous les moments sont autorisés pour certains et pas pour d'autres… que dire ! Ma démission du FCE n'était en rien un clin d'œil à un retour d'une médaille du mérite ou d'une consécration personnelle et égocentrique. Non, non et non, c'est juste pour moi un refus de conjuguer mon adhésion au FCE avec un langage vil et abject tenu par le leader du Forum. Pas plus. Dites-moi qui peut accepter de courber l'échine face à un tel comportement ? Traiter une population de «misérable», c'est mettre le feu aux poudres à des moments de hautes sensibilités. C'est un appel à la rébellion. C'est ouvrir la voie à tous les dérapages. Monsieur Haddad ne pouvait rien contre la locomotive en marche vers la gloire. Ni avec son bol de couscous, ni avec quelques billets de banque. Un peuple en marche vers son idéal ne s'achète pas, il se conquiert. Les marches de l'honneur et pacifiques de tous ces jeunes se dressent telle une réponse de sagesse à la provocation et au dérapage de langage. Une fois de plus, ma démission est un acte personnel, c'est l'expression d'un penseur libre, tout comme j'ai toujours tenu à le demeurer toute ma vie durant. Ma démission n'est pas une perte pour le FCE, dois-je le souligner avec acuité. Je ne fus qu'un petit membre très passif. D'ailleurs, je n'ai jamais eu à fouler le seuil de la porte du siège du Forum. Pas la moindre participation à une réunion ou à un comité exécutif ou à toute autre rencontre ici ou à l'étranger. En fait, je n'étais qu'un simple cotisant annuel. Cependant, j'insiste avec force sur le respect que je dois à tous les membres de cette grande formation de femmes et d'hommes chefs d'entreprise. Ils constituent la puissance de l'avenir économique de notre pays, ils sont notre fierté. Hélas, ma déclaration de retrait du Forum semble gêner les courtisans de son patron. Menaces, insultes et invectives téléphoniques me donnent plus de courage au combat. La verticalité du poids de la responsabilité me commande d'étouffer mon courroux et de maintenir froidement ma tête sur mes épaules plutôt que de marcher la tête à l'envers. Décidé d'en découdre avec moi en proférant des calomnies à n'en plus finir, le mot de la fin était «…tu payeras…», assurait mon interlocuteur téléphonique anonyme Je n'ignore pas que monsieur Haddad dispose encore de courtisans engagés et intéressés. À ce titre, un très haut responsable du gouvernement ne s'est pas gêné de déclarer ouvertement à la télévision, sans la moindre réserve, que «….Ali Haddad est mon ami et que j'ai le droit d'avoir des amis…». C'est fou comme la concussion a englouti les fonctions régaliennes de l'Etat. J'ose juste espérer un seul instant que le déclarant n'a pas oublié son ami en ces temps redoutables. Je retiens en outre, de mes cours de droits constitutionnels, que la déliquescence de l'Etat entraîine irrémédiablement la fin des institutions. Et nous y sommes. Malgré tout, je suis enclin au pardon à l'endroit des auteurs de ce dérapage et/ou à Monsieur Haddad s'il en était le commanditaire. Quand on veut le meilleur, il faut aussi s'attendre au pire. La civilité des temps moderne m'impose de rappeler à notre brillante jeunesse porteuse d'idéaux multidimensionnels de refuser de se rendre complice du pire. Mohamed Arezki Aberkane PDG SPA Sogemetal