Le potentiel candidat à l'élection présidentielle du 18 avril prochain, le général à la retraite Ali Ghediri a été «chassé» hier par les manifestants. Ayant décidé de participer à la marche de ce vendredi, Ali Ghediri, coincé au milieu de la foule, a essuyé un «out» infligeant. «L'Algérien n'oublie pas et demeure intransigeant.» «Le peuple ne veut pas de résidus», scandaient à son adresse les manifestants avant de l'inviter à quitter carrément leur carré et de ne pas prendre part, à leur côté, à la marche contre un 5e mandat et pour le départ du système. Ces citoyens qui réclament un changement radical du régime politique, ne veulent pas d'un «dictateur» à la tête de ce pays. «Ce Ghediri était un militaire, il était général, il a fait parti de ce système. Nous en avons marre et ras-le-bol du recyclage. Nous voulons du sang neuf», témoigne un sexagénaire. L'attitude des manifestants confirme tant bien que mal leur rejet de la classe politique dès lors qu'ils ont également chahuté d'autres dirigeants de partis politiques. Hier, des jeunes et des personnes âgées ont brandi des pancartes où ils rendaient hommage à nos glorieux martyrs : «Oui nous voulons des hommes et des femmes comme Larbi Ben M'hidi et Hassiba Ben Bouali et non des hommes comme Ghediri ou qui n'écoutent pas la voix du peuple et décident de servir de lièvre pour le Président contesté», dénoncent les manifestants. La grande figure de la Révolution, la moudjahida Louisette Ighilahriz, qui a tenu hier à marquer de sa présence la protestation d'hier pour afficher son rejet du 5e mandat, confirme avoir retiré son soutien au candidat Ali Ghediri. «Je retire mon soutien à Ali Ghediri et je remets le compteur à zéro, il faut aujourd'hui donner la parole au peuple», a-t-elle plaidé. Avant elle, Mokrane Aït Larbi avait décidé de quitter l'équipe de campagne du candidat Ghediri et de se «retirer du processus électoral». Pour cet homme de loi, il est évident que le pays vit une situation révolutionnaire pacifique, sans précédent dans sa longue histoire, avec comme unique guide : le peuple. «Cette phase historique ne peut réaliser la rupture par la voie électorale, dont la fraude a déjà commencé au sein du Conseil constitutionnel, et devant l'opinion nationale et internationale», a-t-il indiqué. Hier, c'est la rue qui a lâché le général à la retraite. Pourtant Ghedri disait il y a quelques jours que son grand soutien n'est ni l'armée, ni les hommes d'affaires, mais le peuple. Le peuple a dit son mot. Que compte faire le candidat Ghediri après ce désaveu ? Envisage-t-il de renoncer à son projet ou alors ira-t-il jusqu'au bout de sa candidature à l'élection présidentielle, parce que sa candidature, disait-il, n'était pas liée à celle de Bouteflika ?