La candidat à la candidature à l'élection présidentielle du 18 avril, Ali Ghediri vient de perdre son directeur de campagne en la personne de Mokrane Aït Larbi, qui a annoncé sa décision de quitter «le processus électoral». Après donc la démission de son directeur de communication, H'mida Ayachi, c'est un nouveau coup dur pour Ali Ghediri. Mokrane Aït Larbi dit vouloir «quitter le processus électoral pour continuer à activer parmi les Algériennes et les Algériens en lutte au service de notre pays». Dans une déclaration rendue publique hier, le célèbre avocat explique qu'il a «passé un accord électoral avec Ali Ghediri dans le but de réaliser une rupture pacifique avec le système en vigueur depuis l'indépendance, et l'édification d'une Deuxième République, dont le socle serait la déclaration du 1er Novembre 1954, et la Charte de la Soummam, conformément à la volonté des pères fondateurs de la révolution algérienne», avant de détailler l'accord, une sorte de programme de campagne. Un projet dans lequel figure notamment «la refondation de l'Etat sur la base d'une large décentralisation, avec création de territoires dotés d'assemblées et d'exécutifs jouissant de larges prérogatives, en fonction des spécificités de chaque territoire», la «réorganisation des services de sécurité avec la dissolution de la police politique» ou encore celle du pouvoir judiciaire «y compris la justice militaire» et celle du service national. Pourquoi donc Mokrane Ait larbi renonce-t-il à ce «projet»? «Depuis quelques jours, il est évident que le pays vit une situation révolutionnaire pacifique, sans précédant dans sa longue histoire, avec comme unique guide : le peuple. Cette phase historique ne peut réaliser la rupture par la voie électorale, dont la fraude a déjà commencé au sein du Conseil constitutionnel, et devant l'opinion nationale et internationale», explique-t-il, affirmant que «face à cette situation», et après une longue discussion avec Ali Ghediri, ils sont parvenus «à la conclusion que dans cette situation de crise aiguë, il appartenait à chacun de nous de se déterminer en fonction de ses convictions personnelles». «Quelle que soit la position qu'adoptera Ali Ghediri, je la respecterai», assure-t-il, annonçant que pour sa part, il a décidé «d'être en phase avec les revendications populaires qui s'opposent au 5e mandat et au système dans sa globalité». «J'ai décidé de me retirer du processus électoral prévu en cours pour continuer à activer parmi les Algériennes et les Algériens en lutte au service de notre pays», précise l'ex-sénateur qui avait également, pour rappel, démissionné de la chambre haute du Parlement, expliquant que «dans ces circonstances déterminantes pour la paix civile dans notre pays, j'appelle les forces armées à demeurer aux côtés du peuple, quelles que soient les circonstances».