Imperturbables, inébranlables et déterminés, les Tlemceniens campent sur leur position, sans concession aucune, et demandent l'application de «l'article populaire 2019» très clair. «Partez tous !» scandaient-ils, hier, comme pour dire à ceux qui tentent de modeler la Constitution à leur avantage, de ne s'assujettir qu'aux revendications du peuple : le départ des Bouteflika et leur clan mafieux. Les vendredis passent et ne se ressemblent guère à Tlemcen. Les manifestants, infatigables, continuent d'être disciplinés et exemplaires, en ce sens que tout acte folklorique a été déconseillé et évité. «On ne veut pas que la politique de l'usure dans laquelle veut nous banaliser le régime scélérat nous distraie. C'est le sort d'un pays, ces marches ne sont pas une galerie d'amusement. Manifestons dans une ambiance bon enfant, mais restons sérieux !» conseillent les Tlemcéniens. Hier, des portraits de Mohamed Khemisti, premier ministre des Affaires étrangères, assassiné en 1963 à Alger, ont été brandis à Maghnia, ceux de Messali Hadj à Tlemcen. «Non à la falsification, le peuple veut l'écriture de l'histoire !» Tlemcen reconquiert chaque jour son territoire, celui que la mafia locale, bénie par les ministres de la région acquis au clan scélérat des Bouteflika, a volé. «Nous nous sommes libérés, nous avons vaincu la pègre locale qui dictait sa loi dans notre wilaya. Nous ne serons vraiment indépendants que lorsque cette mafia sera éradiquée !» Tlemcen, Maghnia, Ghazaouet, Nedroma, Remchi, Sebdou… Chaque coin des 53 communes, en communion et en chœur, exige le départ du régime.