d'investissementsAussitôt déclaré récipiendaire de la deuxième licence de téléphonie fixe par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Orascom Telecom Holding a annoncé dans un communiqué que le consortium formé avec Egypt Telecom va investir autour de 1 milliard de dollars sur 15 ans pour la mise en place de son infrastructure de téléphonie locale, nationale et internationale. L'investissement sera basé sur des capitaux propres et le recours aux prêts bancaires. Orascom Telecom Holding prévoit de fournir en plus de la voix (téléphonie classique), l'accès à Internet haut débit, les réseaux privés virtuels (VPN), le multimédia et la vidéoconférence. Détenu à parts égales entre les deux opérateurs égyptiens, le consortium s'est engagé en soumissionnant à l'appel d'offres lancé par l'ARPT pour le compte du gouvernement à couvrir 5 wilayas au terme de la première année après la notification de sa licence, 5 autres la deuxième année... Bénéficiant d'une période de réserve de 2 ans où le gouvernement algérien s'est engagé à ne pas vendre d'autres licences fixes, le consortium promet de déployer rapidement son réseau dans les zones urbaines d'Alger, d'Oran et de Constantine. Dans son communiqué adressé aux actionnaires présents sur la Bourse du Caire et de Londres, Orascom rappelle que l'Algérie, avec 32 millions d'habitants et moins de 10 % de télédensité fixe, a un potentiel énorme de développement. Retour sur le prix de la licence. On se rappelle, que le 1er mars dernier, lors de la séance d'ouverture des plis des offres pour les deux licences fixes mises en vente par le gouvernement, seul le consortium égyptien était présent. Ce qui a laissé la deuxième licence sans preneur. A l'époque, le PDG du fournisseur de services télécoms et Internet EEPAD, Nouar Harzalah, s'était dit, devant la presse, surpris du prix de vente de la licence. Pour lui, ce prix ne devait pas être en dessous des 100 millions de dollars. Il a d'ailleurs annoncé qu'il compte postuler pour la licence restante. Chose qui serait possible, vu qu'il a déjà retiré le cahier des charges mais n'a pas fait de proposition le jour de la vente. La loi de l'offre et de la demande étant ce qu'elle est, la licence fixe aurait donc été vendue largement en dessous de sa valeur. Avis que partage un équipementier télécoms qui a déclaré à des journalistes qu'il ne s'attendait pas à moins de 150 millions de dollars. Un autre consultant français travaillant pour le compte d'un cabinet anglais et qui a requis l'anonymat trouve que « le fait que seuls Orascom Telecom Holding et Egypte Telecom se soient présentés avec une offre minimale était prévisible ». Il est, en effet, très difficile, selon lui, de monter une affaire rentable comme nouvel opérateur fixe pour deux raisons : Algérie Télécom vend l'abonnement de la ligne fixe à 150 DA par mois, ce qui est largement inférieur au coût de production, estime-t-il. La deuxième raison est liée aux tarifs de l'interconnexion. Ce consultant les trouve deux fois plus cher que la norme internationale. « Le consortium Orascom/ Egypte Telecom est le seul opérateur qui peut faire face à cette situation, car il peut s'appuyer sur l'infrastructure existante (Djezzy) », explique-t-il. Ce même consultant prévoit même que l'ouverture du capital d'Algérie Télécom ne ramènerait pas grand-chose au Trésor public. « Le fait qu'Algérie Télécom vend l'abonnement à perte va pousser les investisseurs potentiels à réduire les montants qu'ils seront prêts à payer pour une participation dans Algérie Télécom », conclut-il.