Les manifestants sont sont toujours plus nombreux à battre le pavé même après le départ forcé du Président Bouteflika, à Tipasa, Hadjout, Koléa, Bou-Ismail, Gouraya et Cherchell. Ils ne se lassent pas de fustiger les symboles du système. « Klitou lebled ya essarakine », ne cessent-ils de crier le long de leurs parcours. L'application totale des articles 7 et 8 de la Constitution pour les manifestants ne doit pas être partielle. Les photos de Bedoui, Bensalah et Belaiz sont hissées par des manifestants qui revendiquent leur départ immédiat. « Dégagez tous, le pouvoir revient au peuple » peut-on lire sur une pancarte. « El Djeïch, Echâab, khaoua, khaoua », le thème écrit sur une autre pancarte. Tous les échos qui nous sont parvenus des localités de la wilaya de Tipasa citées ci-dessus, insistaient sur les foules impressionnantes qui sont sorties en ce 7ème vendredi, pour crier haut et fort leur ras-le-bol. Nombreux sont les femmes et les hommes de la wilaya de Tipasa qui avaient regagné la capitale tôt le matin pour vivre l'ambiance festive de la manifestation et affirmer leur solidarité avec leurs compatriotes contre les symboles du système qui restent accrochés aux commandes.
« Depuis le 22 février, je manifeste, nous déclare ce citoyen à Cherchell, je me réjouis de voire le nombre des manifestants aussi important aujourd'hui enchaîne-t-il, ces responsables qui sont à l'origine de la faillite de notre patrie soient présentés à la justice pour rendre des comptes de leurs gestions, avant de disparaître », dit-il. Le défi des jeunes de Gouraya qui ont regagné Alger jeudi soir à pied pour manifester ce 05 avril dans les rues de la capitale, est devenu un sujet de discussion parmi les manifestants. Des familles n'ont pas hesité se faire accompagner par leurs bébés. Les manifestantes bénéficient d'une attention particulière de la part des jeunes, pour leurs éviter les mauvaises surprises. Le dispositif mis en place par les policiers le long des parcours fonctionne. Les policiers se montrent discrets lors des passages des manifestants. « Nous voulons l'Indépendance de notre pays, et nous demeurons mobilisés pacifiquement jusqu'à la satisfaction de nos simples exigences, qu'ils dégagent tous comme ils sont », s'exclame un jeune manifestant universitaire, visage mouillé par la sueur, enveloppé par l'emblème national, en cet après-midi ensoleillé du 05 avril 2019 à Cherchell, tandis que les femmes, jeunes et moins jeunes n'ont pas dissimulé leur bonheur en se retrouvant au milieu de la foule.