En cet après-midi du 22 mars, plusieurs centaines de citoyens, venus des quartiers populaires de la localité de Hadjout ont convergé vers le monument des martyrs, érigé au centre de la ville, avant de sillonner les principales artères de l'ex.Marengo. En marchant, les manifestants scandaient les mots d'ordre inscrits sur les banderoles et les pancartes. Un contingent de la ville de Hadjout s'est rendu à Tipasa pour manifester avec les citoyens du Chef lieu de la wilaya, nous a confié un citoyen. « Nous vous demandons gentiment de partir, Mr. Le Président » ; « pouvoir assassin » ; « FLN-RND-TAJ-MPA dégagent » ; « pas de prolongation de mandat, pas de modification de la constitution, dégagez » ; « l'Algérie ne mérite pas d'être gérée par un clan de voleurs » ; « restituez l'Algérie à son peuple » ; tels sont les quelques mots brandis au milieu de l'énorme marée humaine que nous avons pu lire. La pluie fine n'a pas dissuadé les familles qui avaient ramené leurs enfants, enveloppés sous l'emblême national. Des jeunes avaient agrémenté l'atmosphère par des notes musicales. Les véhicules accompagnaient la gigantesque foule, en klaxonnant sans s'arrêter. Beaucoup de jeunes utilisaient leurs téléphones portables pour immortaliser ces moments de contestation contre le système politique algérien. « Je suis en live », nous dira un jeune muni de son téléphone portable. Un impressionnant dispositif de policiers en uniforme et tenue civile a été mis en place. Des policiers en civil se sont introduits au milieu des marées humaines et continuent à filmaient discrètement. Une ambulance de la protection civile arrive facilement à se fondre au milieu de la foule. Après la marche, des milliers de manifestants avaient fait descendre l'emblème national du sommet du mât, avant d'observer un silence spontané, pour entonner en chœur « kassaman », l'hymne national et en hissant de nouveau le drapeau vers le sommet du mât. Des applaudissements avaient suivi « kassaman ». « La solution est simple nous explique un citoyen présent chaque vendredi à la manifestation, que Bouteflika quitte dignement son fauteuil, le peuple a des hommes et des femmes intègres en mesure de diriger notre pays, sans voler et sans tricher », conclut-il. A Cherchell, les manifestants de plus en plus nombreux, utilisent le haut-parleur pour faire entendre leurs voix. Les éléments des services de sécurité se contentent de prendre des notes. Une fois de plus, les manifestants ont respecté le mot d'ordre. Tipasa a enregistré rappelons-le plusieurs manifestations, notamment des robes noires (magistrats, ndlr), des blouses blanches (personnel de santé), des étudiants, des citoyens.