La négligence et le laisser-aller des services concernés par la surveillance des routes et autres ouvrages ne cessent de mettre en danger des tronçons de routes un peu partout aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa, particulièrement à l'est de cette dernière, menaçant du coup d'isolement plusieurs communes. Les dernières intempéries ont mis à nu la politique menée à tort par le ministère des Travaux publics concernant le suivi et l'entretien des infrastructures de base. Le tronçon du chemin de wilaya n°16 reliant Kefrida, une localité de la commune de Taskriout, à la commune de Tizi N'berber, pourtant conçue comme une alternative à la RN9, est laissé à l'abandon depuis l'hiver 2018. Cette route, érigée à flanc de montagne et héritée de l'ère coloniale, avait bénéficié d'un budget conséquent pour son élargissement et son bitumage. Après son ouverture, ce tronçon d'environ 4 kilomètres fut le théâtre de plusieurs accidents spectaculaires. Suite à des erreurs de conduite, ou à cause du brouillard qui sévit dans la région, plusieurs véhicules avaient quitté la route et dégringolé sur des centaines de mètres en contrebas. De nombreuses pertes en vies humaines ont été enregistrées. Avec le dessein de protéger les usagers en plus des habitations environnantes, d'autres budgets ont été destinés à l'édification de parapets et de glissières aux endroits les plus dangereux. Mais, depuis pratiquement l'hiver 2018, aucune opération visant à dégager les tonnes de terre et de pierres qui s'affaissaient sur la chaussée suite aux glissements de terrains fréquents causés par les intempéries ne fut entreprise. En plusieurs endroits, les caniveaux sont inexistants ou carrément obstrués, et des mares d'eau s'y sont formées, dégradant chaque jour un peu plus le bitume. Des fissures sont apparues à plusieurs autres endroits, présageant d'un affaissement inéluctable de sections entières de la chaussée. Pourtant, tout ce travail d'entretien ne nécessite ni gros budget ni présence permanente d'une main-d'œuvre sur place. Le passage d'une pelleteuse pourrait s'avérer salutaire pour le maintien en bon état de cette route. Ce travail de maintenance est du ressort des subdivisions des travaux publics, mais ces dernières ne possèdent nullement les moyens pour le faire. Pour mener quelques opérations d'urgence, ces organismes se retrouvent dans l'obligation d'aller quémander des engins chez les particuliers. Bientôt, cette route sera allongée pour relier directement la commune de Tizi N'berber à celle d'Aït Smaïl, ce qui fera d'elle un axe non négligeable du trafic routier dans la région.