Ouvrons les routes aux jeunes et ils iront chercher du travail. » Le P/APC de Bouzeguène ne manque pas de bon sens, lorsqu'il soulève la question de la réfection des chemins communaux. C'est un réseau de 35 km qui demande à être rénové et desservant 23 villages. La tâche dépasse les moyens de l'APC et le projet devrait être pris en charge dans un cadre sectoriel. Comment résonne le mot « impraticable » dans l'oreille d'un directeur de wilaya, s'agissant de l'état des routes dans les villages ? Cela ne dit peut-être rien aux responsables éloignés des réalités, mais une route accidentée est un calvaire au quotidien, pour des milliers de personnes, été comme hiver. Pourtant, l'Etat est riche et les ressources nationales ne permettent pas de laisser les routes dans le même état qu'il y a quarante ans. De grands villages comme Aït Salah, Aït Ikhlef, Ahriq et Ihittoussène, formant presque la moitié de la commune, attendent depuis des années la réfection de leurs routes. Dans les projets engagés, la conduite des travaux marque parfois le pas. Le CW251, entre Bouzeguène et Chréa, a été revêtu, mais les caniveaux n'ont pas été réalisés. La chaussée sera détruite si les ouvrages ne sont pas réalisés avant l'hiver. Tous les techniciens de la daïra ou de la wilaya savent que le budget dégagé pour cette route est de l'argent jeté par les fenêtres si l'ensemble des travaux ne sont pas finis. Le bitume a été posé sur les anciens ouvrages coloniaux, complètement dépassés, note-t-on. Toujours au sujet du CW251, des questions relatives à la sécurité routière avaient été signalées à l'administration de wilaya. Les services concernés trouvent du mal à installer de simples glissières métalliques pour prévenir de graves accidents de la route. Les risques sont évidents autour du pont d'Assif Ousserdoun, où le moindre dérapage finit par une chute mortelle dans le vide. L'ex-wali avait pourtant pris acte de cette question lors de sa visite dans la localité il y a deux ans. La réalisation du tronçon de route entre Bouzeguène et le pont de Boubhir, sur 9 km, a été finalement accordée par les pouvoirs publics. La « réactivité » du département de Amar Ghoul est ici saluée par les élus locaux, qui ont dû passer par la presse pour faire entendre leur voix. Cette route revêt une importance stratégique puisqu'elle permettra à plusieurs daïras, même celles dépendant de la wilaya de Béjaïa, de rallier Tizi Ouzou par Chaouffa, sans passer par Azazga, un chef-lieu saturé. Reste à savoir si la route sera réalisée sur une largeur de 7 m ou de 5 m seulement.