Le vieil homme avait été kidnappé, le 22 mars dernier, par un groupe terroriste armé se revendiquant de katibat El Farouk, affiliée à l'ex-GSPC. Cette libération est une première dans la daïra de Boghni, qui a enregistré plus d'une dizaine de rapts en l'espace de deux années. C'est une grande victoire que vient de remporter la population de la daïra de Boghni (30 km au sud de Tizi Ouzou) : la libération sans condition de Ali Hassani, vendredi dernier à 22h30, non loin du lieu de son enlèvement. Le vieil homme avait été kidnappé, le 22 mars dernier, par un groupe terroriste armé se revendiquant de katibat El Farouk, affiliée à l'ex-GSPC. Cette libération est une première dans la daïra de Boghni, qui a enregistré plus d'une dizaine de rapts en l'espace de deux années. Celle-ci a été rendue possible grâce à une mobilisation citoyenne sans précédent des communes et villages, organisés autour d'une coordination des villages dès les premiers jours qui ont suivi l'enlèvement. Après des ultimatums adressés aux ravisseurs leur enjoignant de relâcher cet ancien entrepreneur de 80 ans, la coordination des comités de villages a régulièrement appelé les habitants à des rassemblements, marches, caravanes de sensibilisation… pour protester contre l'enlèvement et exiger du groupe armé la libération sans condition de l'otage. Ces actions qui avaient, à chaque fois, rassemblé des milliers de personnes ont été ponctuées à deux reprises, le 30 mars et le15 avril, par une grève générale dans la ville de Boghni. C'est d'ailleurs suite à cette dernière action, qui a fait du chef-lieu une ville morte, que le groupe armé a, 24 heures plus tard, relâché sa victime. Auparavant, entre les deux grèves, soit le 2 avril, plus d'un millier de citoyens, avait, rappelle-t-on, lancé une opération de recherche de l'otage dans les maquis de Tala Guilef. Celle-ci s'était soldée par la découverte de plusieurs casemates contenant du matériel destiné à la fabrication de bombes artisanales que les citoyens ont remis aux forces de sécurité locales. « Nous tenons à féliciter et remercier tous les citoyens de la région qui nous ont soutenus jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la libération de Ali Hassani, sain et sauf. Nous remercions également tous ceux qui se sont mobilisés avec nous durant ces quatre semaines éprouvantes. Il nous faudra ainsi retenir que la mobilisation dans l'union et la solidarité est payante. Nous espérons enfin que les ravisseurs retiendront la leçon et qu'ils n'oseront plus s'en prendre à l'un des nôtres », ont déclaré, hier, des membres de la coordination, précisant que cette structure ne cessera pas son activité pour autant. « Nous pourrions la mettre à profit pour le règlement d'autres problèmes sociaux auxquels sont confrontés nos villages », ont-ils ajouté. Aussitôt après sa libération, ammi Ali s'est rendu, accompagné de ses enfants à Alger, où résident ces derniers. « Mon père va bien. Autant que peut l'être un vieillard qui vient de sortir de l'épreuve de 26 jours de captivité. Il sera à Boghni demain (aujourd'hui dimanche, ndlr), pour rencontrer les citoyens qu'il remerciera de vive voix », nous a déclaré son fils Saïd, joint hier par téléphone.