La coordination des comités de villages de Boghni lance un appel à une grève générale, demain, dans l'ensemble de la daïra, pour exiger une nouvelle fois des ravisseurs la libération sans condition de ammi Ali, l'octogénaire enlevé chez lui le 22 mars dernier, a-t-on appris de cette structure. Cette action de la population locale, en signe de solidarité agissante avec l'otage et sa famille, est la deuxième du genre après celle du 30 mars, durant laquelle toute activité avait cessé dans la ville. Après le rassemblement, plus d'un millier de personnes avaient alors marché jusqu'au siège de la daïra. La délégation qui s'est entretenue avec le responsable de cette institution a exprimé à ce dernier l'inquiétude des citoyens, livrés à eux-mêmes face aux kidnappings à répétition enregistrés ces deux dernières années. La délégation avait également revendiqué une meilleure prise en charge de la sécurité des citoyens et de leurs biens par les pouvoirs publics et les forces de sécurité. Ne voyant rien venir quant à la libération du vieil homme, un autre rassemblement s'est tenu, le vendredi 2 avril – cette fois sur les lieux du rapt, au village d'Ath Kouffi –, réunissant encore plus de monde. Après les prises de parole, l'assistance avait décidé à l'unanimité de monter « sur-le-champ » au maquis de Tala Guilef où se seraient réfugiés les ravisseurs de ammi Ali. Il est utile de rappeler qu'au cours de cette sortie, les citoyens avaient découvert plusieurs casemates dans lesquelles a été trouvé, entre autres, du matériel destiné à la fabrication de bombes. Ce n'est qu'après cette dernière mobilisation citoyenne que le groupe armé, auteur du rapt, a revendiqué, la semaine dernière, l'enlèvement de ammi Ali. Il s'agit de la katibat El Farouk, de l'ex-GSPC, qui maintient sa demande de rançon pour la libération de l'otage, tout en mettant en garde contre les opérations de recherche.