El Watan 16 avril 2010 La grève générale à laquelle a appelé le comité du village d'Ath Koufi pour protester contre l'enlèvement, le 22 mars dernier, de Ali Hassani, un vieil homme de 80 ans, a été largement suivie, hier, au chef-lieu de la daïra de Boghni. A l'exception de quelques rares commerces restés ouverts pour assurer un service minimum durant les premières heures de la matinée, le mot d'ordre appelant à la fermeture de tous les établissements a été observé, y compris par l'APC, Sonelgaz ou encore les agences bancaires de la ville. Les rues de Boghni se vidaient au fur et à mesure que les heures s'écoulaient. Cette grève se veut un message aux ravisseurs indiquant que la mobilisation des citoyens de la région pour exiger la libération sans condition de l'otage n'a pas diminué. Et ce, malgré les rumeurs qui courent dans la région, notamment depuis la revendication du rapt par le groupe terroriste armé katibat El Farouk, qui a mis en garde les citoyens qui s'aventureraient à sortir une nouvelle fois à leur recherche dans les maquis. Il y a lieu de rappeler qu'après plusieurs actions (rassemblement, marche, grève générale, caravanes de sensibilisation) sans obtenir la libération de l'otage, plus d'un millier de citoyens s'étaient rassemblés, vendredi 2 avril, à Ath Koufi, sur les lieux du rapt, pour décider de monter dans les maquis de Tala Guilef à la recherche de ammi Ali. Ces citoyens avaient découvert plusieurs casemates contenant, entre autres, du matériel pour la fabrication de bombes, qu'ils ont remis aux forces de sécurité locales. C'est à la suite de cette action d'envergure que le groupe armé a décidé de revendiquer le rapt, avec une mise en garde à ces citoyens de ne plus partir à leur recherche sous peine de représailles. « Nous sommes de simples citoyens. Nous ne pouvons objectivement nous lancer à la poursuite des groupes armés. Nos seuls moyens sont des actions de mobilisation, comme celles que nous organisons depuis l'enlèvement de ammi Ali », disent des citoyens. « La sécurité des personnes et des biens est du ressort exclusif des pouvoirs publics et des forces de sécurité. C'est pourquoi le deuxième objectif de cette grève générale est l'interpellation de ces derniers afin qu'ils s'impliquent de manière à garantir la sécurité dans la région », soulignent-ils encore.