Les exposantes méritent amplement de fêter le 1er mai à l'instar de tous les travailleurs. L'association Tilleli N Tmetoth organise du 7 avril au 1er mai une exposition de travaux manuels des femmes au foyer à la crèche communale d'Akbou, à l'occasion de la célébration du printemps berbère. Des robes kabyles aux couleurs chatoyantes, des tapis berbères, des broderies, des corbeilles fleuries et des gâteaux faits à la maison surprendront sans doute le visiteur de par leur qualité d'exécution et le savoir faire des akbouciennes. « L'objectif de cette exposition consiste à faire sortir les femmes au foyer de l'ombre à la lumière et démontrer par la même qu'elles travaillent aussi chez elles », soulignera Hayet Amghar, présidente de l'association. Les tapis berbères, style Ath Hichem, attirent d'emblée notre attention. On apprendra que la tisserande, Samia Benomer, est originaire de Aïn El Hammam et compte à son actif 20 ans d'expérience dans le domaine de la tapisserie. « La confection d'un tapis de 4 m2 est un travail de longue haleine qui me prend en moyenne deux mois de labeur. Thibounissine, Ithren, Voumia, Akéjir uyazidh constituent, entre autres, les motifs berbères typiques à ce genre de tapis tressé avec le métier à tisser traditionnel (Azetta) », nous fera-t-elle remarquer. Des tapis particulièrement appréciés pour décorer les intérieurs d'habitations meublées avec le style berbère. Mme Benomer aimerait bien enseigner aux jeunes filles ce métier pour peu qu'elle réussisse à bénéficier d'un local à usage professionnel. « Une conférence ayant pour but de faire connaître à toutes les femmes au foyer leurs droits et particulièrement les voies et moyens de postuler à un local à usage professionnel sera animée ce 16 avril par des représentants de l'ANGEM, ANSEJ et CNAS », précisera Melle Amghar avant d'ajouter qu'un concours culinaire et des excursions au profit des femmes âgées sont aussi au programme. Ces activités artisanales, à l'image de la récupération et du recyclage du plastique, de l'aluminium et de chutes de tissu entrepris par les sœurs Nadia et Ghania Khiar pour confectionner des corbeilles fleuries en guise d'éléments de décoration, devraient mériter toute l'attention des autorités locales. Les aider à bénéficier d'un local à usage professionnel serait les encourager à contribuer à la promotion du patrimoine culturel hérité de génération en génération. D'autant plus que parmi toutes les participantes, ils s'en trouvent qui ne comptent que sur elles-mêmes pour s'en sortir. Berkane Kahina en fait partie, elle qui travaille, comme elle a tenu à nous le confier, depuis quatre années pour se constituer un trousseau de mariée en vue de convoler en justes noces. Ces femmes au foyer, « bras droit » de leurs maris respectifs, méritent tout compte fait amplement de fêter le 1er mai à l'instar de tous les travailleurs.