Un élu FFS dénonce la célérité avec laquelle les autorités, sous l'injonction du ministère de la Solidarité nationale, ont pris la décision de jeter ces familles à la rue Les policiers sont venus en force, hier, à Birkhadem pour déloger des familles qui restent encore à l'intérieur de l'ex-centre de rééducation pour mineurs de Birkhadem. Des échauffourées ont éclaté entre les policiers et les familles, touchées par cette opération d'expulsion lancée à la demande du ministère de la Solidarité nationale, qui assure que les « récalcitrantes » ont bénéficié de logements. Des élus du FFS étaient présents, dans la matinée, aux abords du centre. « Nous sommes là pour montrer notre solidarité aux familles », relève Addad Hakim, élu FFS à l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, qui dénonce la célérité avec laquelle les autorités, sous l'injonction du ministère de la Solidarité nationale, ont pris la décision de jeter ces familles à la rue. L'élu FFS dénonce le « double langage » des autorités, en assurant que ces familles habitent à Birkhadem depuis longtemps. « Les autorités assurent qu'elles ne sont là que depuis deux ans. Les familles, elles, soutiennent le contraire. A l'appui de leurs dires, elles nous ont montré des papiers prouvant qu'elles sont natives de la commune et qu'elles sont là depuis 30 à 40 ans. » Au comité SOS Expulsions, l'on dénonce cette manière de procéder. « Dix familles sur les 17 qui étaient dans le centre ont été expulsées. Les autorités préfèrent revenir à la charge en expulsant à chaque fois une seule ou un groupe réduit de familles, de sorte à les maîtriser », s'indigne Salmi Hakim, porte-parole du comité, créé à l'initiative de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Les expulsés sont en nombre important à Alger. « Au niveau national, nous avons pu réunir 187 familles ; la plus grande proportion se trouve à Alger avec quelque 105 cas répartis dans toutes les communes. D'ailleurs, ce mardi, une femme, Difallah B., qui habite dans une cité de Bordj El Bahri, sera expulsée en raison d'un litige qui l'oppose à l'OPGI », relève Salmi. Les raisons de ces expulsions ? « Les problèmes d'héritage, les litiges avec les propriétaires : OPGI, privés », résume notre interlocuteur. Le comité fait des propositions aux autorités publiques : « Les APC laissent des gens construire des baraquements qui prennent l'allure de favelas et les font bénéficier au final de logements, aux dépens des familles qui sont en règle, qui doivent en bénéficier en priorité. L'Etat ne doit pas être indulgent avec les occupants de baraques. Nous exigeons, par ailleurs, une loi claire sur les locations. Les locataires doivent sortir de l'engrenage de propriétaires qui se font de l'argent sur le dos des familles nécessiteuses. »