Le président de l'APW de Tizi Ouzou, Rabah Aïssat, a reconnu que l'assemblée qu'il préside depuis deux ans et demi n'est pas en mesure d'apporter des solutions à tous les problèmes vécus par la population. Lors du forum sur le développement local organisé jeudi dernier par le quotidien La Dépêche de Kabylie, M. Aïssat a dressé un tableau social et économique de la wilaya peu reluisant. « A la restriction des prérogatives des élus locaux, s'ajoute l'absence de stabilité et de sérénité dans notre région et l'inexistence de conditions matérielles pour la relance du développement, telles que le foncier, le manque d'infrastructures routières, le téléphone, etc. », a déclaré le P/APW. Selon lui, la presse a aussi des responsabilités « car elle a participé à ternir l'image de la wilaya en faisant fuir les investisseurs », a-t-il accusé. Les quelques chiffres qu'il a livrés illustrent l'état léthargique de la wilaya : 59 communes (sur 67) sont déficitaires, 14 sont touchées par le séisme de 2003 et ne sont pas déclarées sinistrées, des enveloppes pour les PCD qui ne dépassent pas les 7 millions de dinars par commune et un taux de pénétration du gaz de 11%. Le P/APW s'est également interrogé sur les propos tenus par le wali au cours du même forum il y a quinze jours, concernant des crédits non consommés par les municipalités. Le P/APW explique : « Cette situation est peut être vraie pour la commune de Tizi Ouzou dont le fonctionnement a été bloqué pendant une année, mais pour le reste, j'émets un point d'interrogation ». Des questions liées à l'interdiction de l'extraction du sable et la gestion des assiettes foncières ont été soulevées lors de cette rencontre avec la presse. « Nous sommes contre l'extraction du sable qui se fait de manière anarchique, mais j'estime que ceux qui paient leurs impôts devraient continuer leur activité en respectant le cahier des charges. La limitation de la commercialisation du sable n'aura aucun effet négatif sur le bâtiment, car cette décision est temporaire », assure encore le P/APW. Mais l'arrêté de la wilaya oblige les propriétaires des sablières à démanteler leur matériel. La question du foncier a occupé une part importante dans le débat. M. Aïssat a déclaré qu'il était contre le nouveau texte qui met les agences foncières sous la responsabilité des inspecteurs généraux de wilaya. En effet, cette prérogative a été retirée aux P/APC. « Je reconnais que certains élus ont commis des abus dans la gestion du foncier, mais pourquoi ne les a-t-on pas poursuivis en justice ? », se demande-t-il encore. A relever que seules les APW de Tizi Ouzou et de Béjaïa n'ont pas délibéré pour installer les responsables des agences foncières. Celles-ci devraient se composer de 15 membres, dont 4 élus, a précisé le P/APW. Interrogé sur la question des « indus élus », M. Aïssat (FFS) a eu une réponse sèche : « C'est une décision illégale. C'est l'Etat qui est discrédité, car ce sont les mêmes arguments ayant validé nos mandats qui sont utilisés aujourd'hui pour les invalider. C'est une diversion qu'on veut créer et notre région est utilisée comme un champs de bataille », a-t-il conclu.