Des maires, soutenus par différents élus de Tizi Ouzou, ont marché hier au chef-lieu de wilaya pour affirmer leur démarcation et rejet de la prochaine élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, tout en exprimant leur adhésion complète aux revendications populaires. L'action a été décidée mardi dernier à l'occasion d'une réunion tenue dans l'hémicycle de l'APW, ayant regroupé cinquante-quatre maires sur les soixante-sept que compte la wilaya. Ces derniers ont, pour rappel, voté à l'unanimité le rejet de la préparation de l'élection présidentielle décidée par le système en place en guise de transition. Les P/APC expriment ainsi leur rejet «dans le fond et dans la forme de cette mascarade électorale que nous dénonçons énergiquement… Nous refusons de prendre part au processus d'organisation de cette pseudo élection dans tous ses aspects et toutes ses étapes», avaient-ils signifié dans le communiqué rendu public au terme de la réunion de mardi dernier. «Nous sommes ici pour dire non à l'opération de révision des listes électorales et non à l'organisation de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain», affirme Mohand Azizi, maire de la commune de Fréha présent à la manifestation d'hier. Il ajoute qu'«il faut être du côté du peuple qui rejette tous les organismes étatiques et leurs représentants…Tous ces visages qui symbolisent une certaine époque doivent s'en aller afin de réussir le changement radical souhaité par le peuple.» La marche d'hier s'est ébranlée de la place de l'ancienne mairie pour rallier le siège de la wilaya. Les élus ont scandé, entre autres slogans : «Ulach le vote ulach !», «El aïssaba dégage !» «Haggarine ou ykoulou wataniyin !» tout en réclamant le départ de tout le système politique en place. Les manifestants ont aussi voulu apporter une réponse au porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Hassane Rabhi ayant qualifié d'«illégitimes» les P/APC rejetant l'élection présidentielle prochaine. Le maire de la commune d'Aït Aïssi, M. Berchiche, affirme ainsi que «c'est honteux de sa part de dire que les P/APC sont illégitimes alors qu'ils sont élus au niveau local par les citoyens», soutenant que l'illégitimité sied plus à ce même ministre «ayant accepté de faire partie d'un gouvernement rejeté par le peuple entier». Le maire de Timizart, Lounes Djouadi, estime que «ces propos vont dans le même sillage de ce que fait le système», se demandant «qui d'un désigné antipopulaire, à savoir Rabhi, et d'un élu du peuple est illégitime ?» Les présidents d'APC ayant pris par à l'action ont par la suite rejoint le siège de la wilaya et transmis le courrier officialisant leur refus d'organiser toute opération relative au scrutin. Il faut souligner que les courriers ont été adressés au DRAG (Directeur de la réglementation et des affaires générales) étant donné que les maires refusent de reconnaître le wali nouvellement installé «d'une manière illégitime», selon eux.