Le gouvernement réplique aux maires qui ont décidé de tourner le dos à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, les invitant à «démissionner», «illégitimes» qu'ils sont puisque élus à l'époque du système dont ils réclament le départ pour «illégitimité». M. Kebci - Alger (Le Soir) - «S'ils justifient leur geste par leur refus de s'associer à un gouvernement illégitime car désigné par un pouvoir illégitime, dans l'opération de préparation de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, qu'ils démissionnent car eux aussi sont illégitimes car élus à l'ombre du même pouvoir», affirmait, hier mercredi le porte-parole du gouvernement dans un point de presse au sortir d'un conseil de l'exécutif. Les accusant de «surfer sur le mouvement populaire en cours dans le pays depuis le 22 février écoulé, Hassane Rabhi estime que si ces maires étaient sincères et francs, la démission s'élargira à eux également». Pour lui, l'heure est à la «synergie des efforts des uns et des autres pour trouver la solution à la crise que vit le pays», ceci même s'il estime que cette même crise est derrière nous et que nous sommes désormais en phase de la solution. Une solution qui pourrait être autre que celle prônée dans le cadre strictement constitutionnel, puisque, emboîtant le pas au vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'ANP, le porte-parole du gouvernement soutient que «nous sommes ouverts à toutes les bonnes initiatives», lui qui considère que le «dialogue est plus qu'important». A propos toujours de la prochaine élection présidentielle que la rue refuse, le porte-parole du gouvernement n'a pas trouvé d'explication au fait que l'on ne sache rien des citoyens qui se sont manifestés auprès du ministère de l'Intérieur pour le retrait des formulaires de candidature à la candidature. Un «oubli» que Rabhi met sur le compte des «priorités» du gouvernement, non sans promettre de «sensibiliser» son collègue de l'Intérieur à ce sujet. Prenant la défense de ses collègues de l'exécutif qui ont fait l'objet d'empêchement d'effectuer des visites d'inspection dans certaines wilayas du pays, le porte-parole du gouvernement affirme que les auteurs de ces actes ont été «induits en erreur et manipulés», non sans diminuer de leur nombre, insignifiant par rapport aux démographies de ces wilayas. Pour Rabhi, les ministres du gouvernement actuel sont des «cadres et des compétences qui, en acceptant de rejoindre l'exécutif, n'ont fait que répondre à l'appel du pays qui a besoin de ses institutions». Et de poursuivre en affirmant avoir rejoint le gouvernement pour «accomplir le service public». Ceci non sans s'interroger : «Qui assurera le pain, le lait, qui assurera le suivi des projets ?». Et d'inviter «à sensibiliser l'opinion publique dans le sens de l'intérêt des citoyens qui doivent également fournir des efforts pour appuyer l'activité économique du pays». Evoquant, par ailleurs, les agressions dont ont fait l'objet les manifestants, vendredi dernier, notamment avec le jet de bombes lacrymogènes à l'intérieur même du tunnel des Facultés, le porte-parole du gouvernement soutient «qu'aucune institution n'a donné» l'ordre de tirer sur les manifestants. M. K.