C'est un véritable coup de pied dans la fourmilière que veut donner le ministère de l'Habitat. L'anarchie, la spéculation et le manque de professionnalisme caractérisent l'activité des agents immobiliers. C'est un véritable coup de pied dans la fourmilière que veut donner le ministère de l'Habitat. Pour réglementer le secteur, un nouveau décret vient de paraître dans le Journal Officiel. «Le décret régissant les agences immobilières, nous l'avons accueilli de manière favorable, parcequ'il sert bien la fonction des agents immobiliers, d'une part, et le client, d'autre part» a déclaré le vice-président chargé à la finance auprès de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai), Abdekader Benchakal, lors d'une conférence de presse tenue, hier au siège de l'Ugta à Alger. Ce décret a pour objectif de réglementer et délimiter les droits et les devoirs des agents immobiliers et clients ainsi que la fonction des agences immobilières de manière générale. «C'est un moyen de mettre un terme à l'arnaque qui ne cesse de toucher ce domaine devenu de plus en plus compliqué et dangereux», a-t-il clamé. Selon le vice-président de la Fnai, depuis 1962, aucune loi ne réglemente cette fonction. Ce même décret aboutira à l'exigence d'un agrément pour créer une agence. «Nul ne peut postuler à un agrément pour l'exercice de la profession d'agent immobilier s'il ne possède pas un diplôme supérieur dans le domaine juridique, économique, commercial, comptable ou immobilier qui permet d'assurer l'activité». Cette note est également valable pour les courtiers immobiliers qui doivent posséder au moins un diplôme de technicien supérieur dans le domaine. Aussi, les agences immobilières doivent disposer de documents officiels pour toute transaction. Il s'agit d'un mandat où sont spécifiés le prix, le type du bien, les conditions de vente, les identités ainsi que la commission de l'agence immobilière. Un siège adéquat est aussi exigé en guise de préalable pour l'obtention d'un agrément, avec un affichage du barème des honoraires dans l'ensemble des bureaux des agences immobilières. Quant à la spéculation que subissent les locataires en s'engageant dans des transactions immobilières, l'orateur a souligné que le problème ne réside pas dans les lois pour faire face à ce phénomène. «Les lois existent en Algérie, mais elles ne sont pas appliquées, la loi 97/13 relative à la location détermine toute relation entre le locataire et le bailleur.» Interpellé sur le 1,5 million de logements inoccupés par leurs propriétaires et octroyés dans le cadre du logement social, la Fnai compte saisir le ministre de l'Habitat pour les récupérer ou à défaut les remettre sur le marché de la location. Pour ce faire, il est préconisé de doubler la taxe pour tout logement fermé.