La tutelle veut séparer le bureau national de la base en recourant aux ponctions sur salaires. Mais elle ne réussira pas. Elle fait fausse route », lancent des enseignants et des responsables locaux du Cnapest rassemblés hier devant l'académie d'Alger-Est. Ils affichent leur soutien aux membres du bureau national de leur syndicat. En protestant contre la décision du ministère de l'Education d'effectuer des ponctions sur les salaires de ceux qui ont pris part à la grève du 24 février dernier, les enseignants réaffirment encore une fois leur attachement à leur syndicat. « Les autorités veulent isoler le bureau national du Cnapest, nous leur démontrerons à travers cette action que la base reste attachée à son syndicat. C'est un message que nous adressons aujourd'hui au ministre de l'Education nationale », lance Khazana, enseignant au lycée et membre du bureau de wilaya d'Alger du Cnapest. Notre interlocuteur dénonce également la fuite en avant des pouvoirs publics « qui ne se soucient plus du respect des lois de la République ». « Les ponctions sur salaire se négocient avec les syndicats. Mais les autorités ont piétiné la loi », dénonce pour sa part Mokrane Abdallah, membre du bureau de wilaya du même syndicat. En plus des responsables de wilaya du Cnapest et des enseignants, des représentants du Snapap ont également participé à ce rassemblement. « Nous avons demandé à rencontrer le secrétaire général de l'académie qui nous a dit qu'il avait reçu instruction de ne pas parler avec des représentants du Cnapest », précise Smaïl Djaâfri, coordinateur de la wilaya d'Alger. « Nous lui avons laissé notre lettre de protestation et nous avons quitté le siège », ajoute-t-il. En plus de l'académie d'Alger-Est, celle d'Alger-Ouest a également connu le même mouvement. Des dizaines d'enseignants se sont rassemblés devant le siège de cette structure. Ils ont dénoncé le recours aux ponctions sur salaire et ont exigé également la réouverture du dialogue et la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des enseignants. Des actions similaires ont été aussi organisées dans les wilayas de Médéa, Batna, Ouargla et Khenchela. Selon Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest, la protestation a pris plusieurs formes. « Dans les wilayas de Saïda, Souk Ahras, Tizi Ouzou, Constantine, Bouira, Boumerdès et Relizane, les enseignants ont opté pour le boycott administratif ; ils ont refusé de remplir les bulletins de notes et ont boycotté les conseils de classe », souligne-t-il. Les bureaux régionaux du syndicat tiennent actuellement, ajoute-t-il, des conseils de wilaya pour arrêter les actions à mener prochainement. « Une fois tous les conseils de wilaya sont organisés, nous convoquerons une réunion du conseil national afin d'entériner les décisions de la base », déclare-t-il.