La localité d'Ath Laksar, sise à une trentaine de kilomètres à l'est de Bouira, dans la daïra de Bechloul, demeure parmi celles qui souffrent le plus du chômage. La mort dans l'âme, la plupart des jeunes diplômés de la localité ne cessent de se plaindre du manque de débouchés au niveau de leur région. La misère, qui frappe des pans entiers de la société, est accentuée par le chômage rongeant la majorité des familles qui voient leurs enfants livrés à eux-mêmes. En effet, cette région enregistre de plus en plus de chômeurs. Des « désœuvrés agrées par l'Etat », comme aime bien se définir Malik, un ingénieur au chômage depuis déjà plusieurs années. Notre interlocuteur qui de surcroît habite un village « perdu au milieu de nulle part », ne manque pas de brosser un sombre tableau de la situation qui prévaut dans cette contrée. « Cela fait déjà cinq longues années depuis que je chôme. Même le dispositif du DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, initié par le gouvernement) ne nous a pas servi. Les pratiques de « benâammisme » sont toujours de mise », dira Farid, diplômé de l'université habitant le chef-lieu de la commune d'Ath Laksar. C'est là, malheureusement, un avis partagé par l'ensemble des chômeurs de cette région que nous avons pu interroger. Par ici, les jeunes sont tout simplement livrés à la rue sans prise en charge aucune et même sans considération. En l'absence de chiffres fiables du côté des autorités compétentes, on est bien tenté de conclure au fait qu'il existe davantage de chômeurs au niveau de cette région déshéritée.