Le groupe Volvo et la SPA Soprovi, issue de la joint-venture entre le groupe BSF Souakri et Renault Trucks, visent à augmenter le taux d'intégration de l'usine installée dans la localité de Meftah, à Alger, et dont la production a démarré en mars 2019. Dotée d'une capacité initiale de 10 camions par jour, l'unité d'assemblage totalise actuellement un taux d'intégration de 8%, mais devrait, selon les responsables de l'usine rencontrés hier à Alger, lors d'une journée dédiée à la sous-traitance, augmenter la part des composants locaux inclus dans la production de sa gamme de véhicules industriels pour atteindre 15% dans les trois ans à venir, puis 40% à 60%, dans un délai de cinq ans. Pour atteindre cet objectif et se conformer ainsi à la réglementation en vigueur, les trois partenaires prospectent du côté des sous-traitants nationaux toutes branches confondues afin de s'ouvrir de nouvelles opportunités de collaboration avec les fournisseurs de divers équipements, selon un cahier des charges plutôt rigoureux. Le suédois Volvo tient tout particulièrement, selon les responsables commerciaux du groupe en Algérie, à ce que les caractéristiques techniques des pièces à fournir, mais aussi des services à inclure, soient conformes à celles appliquées par Volvo à travers le monde. La sélection des fournisseurs se fait donc selon un procédé strict, doublé d'une formation offerte par le constructeur et sa filiale Renault Trucks, en vue d'obtenir des produits de qualité. Ce sont en tout cas les explications que nous ont fournies, hier, les responsables rencontrés lors de la convention de la sous-traitance, qui a regroupé une trentaine de fournisseurs susceptibles de travailler pour le secteur du véhicule industriel. Daniel Heimer et Patrik Mårtensson, respectivement directeur achats et responsable achats Algérie du groupe Volvo, expliquent que «l'exigence qualité est très élevée et le constructeur ne prendra pas attache avec les sous-traitants qui n'auront pas atteint le niveau de qualité requis». Les deux responsables indiquent que d'ores et déjà une vingtaine de sous-traitants potentiels ont été identifiés et que certains sont déjà agréés et travaillent avec l'usine de montage de Meftah. Les composants en rapport concernent notamment, selon nos interlocuteurs, le carrossage – bennes – et les fluides automobiles. En dépit de ces exigences, les responsables de Volvo se disent convaincus que la phase de montage laissera peu à peu la place à la production de pièces en Algérie. «C'est une certitude pour le groupe Volvo», déclare notamment Patrik Mårtensson. Pour sa part, Abdenour Adjtoutah, directeur général de l'usine Soprovi de Meftah, souligne que l'usine devrait produire 1000 véhicules en 2019 et 2000 en 2020. Il précise que le premier camion a été assemblé le 24 février 2019, ajoutant qu'une quarantaine de véhicules sont d'ores et déjà sortis des chaînes de montage, dont la capacité pourra être augmentée, selon lui, en fonction de la demande nationale. A ce propos, Stéphane Harmand, directeur général de Renault Trucks Algérie, précise qu'en 2019, la demande locale ne sera probablement pas totalement satisfaite, au vu des sollicitations des clients, nombreux à vouloir réserver un véhicule.