Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Abul Gheit, a jugé hier « ridicules » les inquiétudes exprimées par Israël et les Etats-Unis sur un transfert présumé par la Syrie de missiles Scud au Hezbollah libanais. « Ces allégations sont des mensonges et sont ridicules », a déclaré le ministre égyptien devant les journalistes, à son arrivée à l'aéroport de Beyrouth pour une visite officielle au Liban. « L'Egypte se tient aux côtés du Liban en toute circonstance et face à toutes les menaces », a-t-il ajouté. Le président israélien, Shimon Peres, a accusé la Syrie de fournir au Hezbollah des missiles Scud susceptibles d'atteindre l'ensemble du territoire d'Israël. Les Etats-Unis lui emboîtant le pas, ont demandé des explications sans pouvoir confirmer l'existence de ces livraisons. Les Etats-Unis, qui considèrent le Hezbollah comme un mouvement terroriste, ont averti contre le « risque important » qu'un transfert de missiles et d'armement sophistiqué pourrait faire peser sur le Liban. La Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban, a nié ces allégations, accusant Israël de préparer le terrain « à une éventuelle attaque dans la région ». Le Premier ministre libanais, Saâd Hariri, les a également rejetées : « Tout d'un coup, la presse nous rapporte la présence de missiles Scud au Liban, qui sont des missiles énormes. Ces allégations sont semblables à celles qui avaient fait état de la présence d'armes de destruction massive en Irak. Ces armes n'ont pas été trouvées », a-t-il dit lundi. Développés à l'origine par l'URSS, les Scud mesurent près de 11 mètres et peuvent frapper des cibles jusqu'à près de 500 km. Lors de la guerre entre le Hezbollah et Israël à l'été 2006, le Hezbollah avait tiré plus de 4000 roquettes sur le nord d'Israël. Le conflit a fait plus de 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien. Ces accusations surviennent au moment où les rapports entre Damas et Washington sont en voie d'amélioration après des années de tensions