De son côté, le Hezbollah a dénoncé, vendredi, des propos tenus la veille par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a répliqué aux accusations de Washington sur la livraison présumée de missiles par Damas au mouvement chiite libanais Hezbollah, évoquant une «campagne de calomnies américaine». «Le monde entier reconnaît le rôle constructif joué par la Syrie pour préserver la sécurité et la stabilité dans la région et l'opinion publique se rappelle encore la campagne de calomnies américaine lancée avant la guerre en Irak», a affirmé M.Mouallem, dans des déclarations reprises hier par l'agence officielle Sana. «Il semble que l'administration américaine actuelle tente de jouer le même scénario», a-t-il ajouté en réaction aux déclarations de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. Les Etats-Unis accusent la Syrie et l'Iran de livrer au Hezbollah des roquettes et des missiles de plus en plus sophistiqués. Le président israélien Shimon Peres a, de son côté, récemment accusé Damas de fournir au Hezbollah des missiles Scud, susceptibles d'atteindre l'ensemble du territoire d'Israël. Jeudi, Mme Clinton a averti le président syrien Bachar al-Assad, que ses «décisions pourraient signifier la guerre ou la paix dans la région», dans un discours devant la Commission juive américaine (AJC), un groupe d'influence juif américain. «Nous avons exposé avec force les graves dangers que fait courir le transfert d'armes de la Syrie au Hezbollah», a dit la secrétaire d'Etat, accusant Damas de «déstabiliser» le Proche-Orient. M.Mouallem a balayé ces accusations. «Ce qui déstabilise la région, c'est la fourniture par les Etats-Unis de quantités importantes d'armes sophistiquées à Israël et le fait que les Etats-Unis adhèrent aux allégations injustes du gouvernement israélien aux Dépens» de la Syrie, a-t-il estimé. Cette crise survient au moment où les rapports entre Damas et Washington poursuivaient leur amélioration après plusieurs années de tensions. Elle intervient aussi alors que le Sénat américain examine la nomination, par le président Barack Obama, d'un nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Syrie. S'il est confirmé, Robert Ford sera le premier ambassadeur américain à Damas depuis 2005. De son côté, le Hezbollah a dénoncé ven-dredi des propos tenus la veille par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, évoquant une «ingérence» dans les affaires internes du Liban. «Le Hezbollah condamne cette tentative de susciter des dissensions (...) entre les Libanais», a déclaré dans un communiqué le mouvement chiite. «Les tentatives incessantes de (Terje) Roed-Larsen d'interférer dans les affaires libanaises et d'inciter les Libanais à se battre les uns contre les autres sont inacceptables de la part d'un responsable international oeuvrant pour la paix», poursuit le texte. S'exprimant jeudi au siège des Nations unies à New York, Terje Roed-Larsen avait jugé que le risque qu'un conflit éclate au Proche-Orient avait diminué, mais avait mis en garde contre la présence de groupes armés au Liban, en violation d'une résolution de l'ONU. La résolution 1559, adoptée en 2004, exige «le démantèlement et le désarmement» de tous les groupes armés au Liban. «Tant que ces problèmes subsisteront, comme celui de l'existence de milices lourdement armées au Liban, des tensions subsisteront elles aussi», avait dit M.Roed-Larsen, en référence au Hezbollah.