« Il faut choisir son voisin avant son logement », dit-on dans le langage populaire, un adage qui trouve toute sa place du côté de Mouzaïa. Si par le passé les futurs locataires d'un logement avaient toute la latitude d'élire domicile dans le quartier ou la cité selon leurs convenances, aujourd'hui, avec la crise du logement, l'acheteur n'a plus l'avantage de jeter son dévolu sur l'endroit, le quartier ou le palier qu'il désire. Il est obligé d'accepter ce qui lui est imposé. Cela engendre des conflits et des violences entre voisins, pour des raisons peu évidentes et qui n'ont rien à voir avec nos traditions ancestrales qui faisaient de deux maisons proches et peu distantes une seule famille. Il y a quelques années, à Mouzaïa (Blida), un couple a dû déménager de nuit pour fuir la vindicte d'un voisinage hostile, qui ne manquait aucune occasion pour proférer des insultes en direction de l'épouse. Ce couple d'enseignants subissait des représailles de la part des parents d'un élève à qui l'on avait, à l'école, attribué un blâme pour des résultats scolaires médiocres. Toujours dans la même ville, une mère de quatre enfants a été emprisonnée pour s'être défendue à l'aide d'un bâton contre une voisine hystérique. Cette dernière déposa plainte pour traîner la « malheureuse » devant les tribunaux et un séjour en prison pour coups et blessures. Un père de famille a été contraint, il y a à peine six mois, de quitter sa ville pour aller s'installer à l'ouest du pays, après que ses deux jeunes filles aient été accusées, à tort, de vol de bijoux par des voisins à « problèmes ». Installé depuis 2006 au quartier Ben-Achour à Blida, dans une maison qui n'offre pas toutes les commodités pour une vie décente, un père de famille, travailleur modeste, est quotidiennement confronté, avec son épouse et leurs deux jeunes filles âgées de 15 et 10 ans, à un véritable lynchage exercé par une bande composée de trois individus. « J'ai été plusieurs fois agressé par mes voisins, qui m'intimidaient et me sommaient de quitter les lieux », raconte-t-il, et d'ajouter : « Mes deux filles ont été menacées à l'arme blanche et même blessées. » Brandissant des certificats médicaux attestant de la véracité de ses dires, il poursuit : « Je suis obligé d'accompagner mes filles à l'école pour assurer leur sécurité », déplore-t-il. Même son épouse n'a pas échappé aux injures, à l'humiliation au point où cela l'a complètement traumatisée. M. S.B. Mohamed nous dira qu'il a écrit au président de la République, au procureur de la République près le tribunal de Blida et tout dernièrement au ministre de la justice, en vain. « J'ai déposé 53 plaintes pour menaces de mort, agression, destruction de biens, insultes au niveau du commissariat de police et de la gendarmerie. » Malgré toutes ses tentatives pour assurer la sécurité de sa famille et de ses biens, M. S. B. Mohamed continue, d'après son propre témoignage, de subir la loi de ces individus nullement inquiétés ou arrêtés par les services concernés qu'il dit avoir sollicités à plusieurs reprises. M. S.B. Mohamed lance un appel pressant aux pouvoirs publics afin d'assurer sa sécurité et celle de sa famille en mettant fin aux agissements de ces individus. Il faut reconnaître que celui qui recommande au futur acquéreur d'une maison ou d'un logement de choisir d'abord son voisin n'a pas vraiment tort !