Le wali de Constantine avait annoncé sa visite dans la ville du Khroub le 6 octobre dernier pour la différer au 7 et l'annuler ensuite sans qu'aucune raison n'ait été fournie aux responsables des associations et comités de quartier parmi les premiers conviés à la rencontre au même titre que les élus locaux. Ces derniers, dans leur majorité, étaient persuadés que l'ordre du jour devait sans doute tourner autour du discrédit jeté sur le maire et le vote de défiance exprimé à son encontre par ses pairs. D'aucuns pensaient, légitimement d'ailleurs, que le wali annoncerait sans doute la ratification par l'administration et ce, conformément aux lois de la République, de l'expression des élus et solliciterait d'eux qu'ils désignent le nouveau président de l'APC d'autant plus que la majorité relative au sein du conseil communal est plutôt du côté des élus des partis d'opposition à… un siège près. En ce qui les concerne, les représentants de comités de quartier avaient beaucoup de doléances à exprimer, à commencer par le quota de logements sociaux dont la commune du Khroub, ou du moins des habitants qui y sont nés, a été exclue depuis plusieurs années. Les locataires des cités évolutives éparses avaient, pour leur part, leur propre plate-forme de revendications, notamment le coût de cession définitive et le montant du loyer déductible du coût global. Le loyer comme le coût annoncé selon la rumeur étant jugés excessifs pour les locataires qui affirment occuper les lieux après un déménagement obligé par les pouvoirs publics en 1996 alors qu'ils occupaient des logements plus viables dans leurs cités d'origine respectives. Si, en théorie, les points à l'ordre du jour étaient multiples et sans doute peu évident qu'ils soient retenus, il en est un sur lequel pratiquement tous les animateurs de comités de quartier sont unanimes. Il s'agit du souk hebdomadaire du Khroub, de la manière dont il fonctionne actuellement et forcément de la révision des clauses contractuelles relatives à sa cession si tant est que ces mêmes clauses donnent réellement à la personne qui a obtenu sa gérance latitude de faire en sorte qu'un souk réputé hebdomadaire et qui, par conséquent, ne pouvait fonctionner qu'un jour sur sept fonctionne trois jours, voire quatre jours sur sept dans la mesure où, en des circonstances particulières (les fêtes et il s'en trouve beaucoup), il ouvre ses portes à partir du mardi soir et ce, jusqu'au vendredi.Or, il est de notoriété publique que la place a été acquise pour un bail de trois années par le locataire, que celui-ci paie des impôts pour un souk qui fonctionne une seule journée. Ce qui ne l'empêche pas toutefois d'avoir ses propres percepteurs, lesquels à leur tour n'ont pas d'états d'âme pour encaisser la «dîme» réglementaire durant toutes les journées où le marché bat son plein. L'autre question posée par les responsables de comités de quartier est aussi les nuisances causées au lieu et la détérioration du cadre de vie, la multiplication des saletés, les déjections d'animaux, les abats laissés sur place, sachets, papiers et toutes sortes de détritus. L'apparence des lieux n'étant sauvée, parce que prenant enfin une allure «humaine», que lorsque le souk tourne à son rythme de croisière. Le manque à gagner de l'Etat est criant en plus de l'atteinte au cadre de vie, à la sérénité des lieux et au confort minimum du voisinage. Le wali n'étant malheureusement pas venu, la question ou la somme de questions est remise sine die. Ce qui n'est pas le cas de la rumeur qui parle du pactole récupéré par les cadres de la commune lors de la cession et même actuellement, sachant qu'ils prendraient à leur tour leurs dividendes à chaque fin de journée.