Le Conseil de sécurité a repoussé jusqu'à demain, mardi, le vote de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso pour pouvoir examiner les réserves formulées par quelques membres sur le texte présenté par les Etats-Unis. L'adoption de cette résolution, qui reconduit le mandat de la mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental de six mois, était initialement prévue pour aujourd'hui. Quelques membres du Conseil de sécurité estiment que la première mouture du projet a été rédigée dans un style qui prête à confusion, rendant le texte déséquilibré, rapporte l'APS, qui cite une source proche du dossier. «Les amendements proposés par ces membres font actuellement l'objet d'examen par la délégation américaine, qui souhaite parvenir à une adoption par consensus de la résolution. Le projet de résolution ne tient pas compte de plusieurs observations contenues dans le rapport du secrétaire général, en particulier celles se référant aux droits de l'homme et aux violations majeures du cessez-le-feu par le Maroc», précise cette source. A l'opposé du rapport du secrétaire général, explique-t-on, le texte ne cite pas nommément le Maroc comme étant la partie ayant commis ces violations et imposé des restrictions à la liberté de mouvement de la Minurso et de l'émissaire Horst Köhler. Sans nommer le Maroc, le projet de résolution a exprimé sa préoccupation face aux violations des accords de cessez-le-feu, appelant les parties en conflit à mettre en œuvre leurs engagements envers l'envoyé personnel et à s'abstenir de toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l'ONU. Mercredi, le président sahraoui, Brahim Ghali, avait appelé le Conseil de sécurité à condamner avec la plus grande fermeté «les actions déstabilisatrices» du Maroc. «A la veille des consultations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Minurso, il est de mon devoir d'attirer votre attention sur l'escalade des violations du cessez-le-feu par le Maroc et le besoin urgent pour le Conseil de sécurité d'agir rapidement pour condamner de tels actes», écrit Brahim Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, dans une lettre transmise au président du Conseil de sécurité, Christoph Heusgen. Le secrétaire général du Front Polisario relève «qu'il est temps pour le Conseil de sécurité de mettre fin à l'intransigeance du Maroc» en condamnant ses «actions déstabilisatrices». «Ne pas condamner avec la plus grande fermeté une telle intransigeance envoie un signal dangereux, selon lequel, de nouvelles violations seront commises en toute impunité», affirme le président sahraoui. Se référant aux violations majeures de l'accord militaire N 1, énumérées par le secrétaire général de l'ONU dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, Brahim Ghali avait relevé «une série de gestes de mauvaise foi», dans laquelle s'est lancée le Maroc et qui a exacerbé les tensions et déstabilisé la situation sur le terrain. Guterres avait effectivement dénoncé dans ce rapport la construction par le Maroc d'un nouveau mur de sable près du territoire occupé de Mahbes, qu'il a qualifié de «violation majeure» de l'accord militaire N 1. Le chef de l'ONU avait de ce fait exigé, entre autres, le démantèlement de cette barrière ainsi que de tous les postes militaires déployés illégalement dans les zones restreintes, où les activités de renforcement des infrastructures militaires sont interdites.