Le patronat propose une revalorisation salariale au profit des travailleurs du secteur économique privé de 10 à 20%. C'est ce qu'a annoncé Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Intervenant hier lors d'un point de presse, avant la tenue d'une réunion entre les responsables des organisations patronales et les partenaires sociaux à l'hôtel El Aurassi, M. M'rakach a souligné que cette rémunération doit prendre en compte les capacités productives de l'entreprise privée et le pouvoir d'achat des Algériens. Ce double principe a d'ailleurs été entériné à l'occasion de la dernière tripartite des 2 et 3 décembre 2009. A ce titre, les SGP ont été invitées à négocier avec les représentants des travailleurs une mise à jour des conventions collectives de branches. L'actualisation de l'ensemble des conventions de branches devrait intervenir au cours de l'année 2010. M. M'rakach a précisé que les conventions collectives ne concernent pas seulement la question des salaires « mais aussi celle des relations de travail, qui doit être examinée pour pouvoir consolider l'action sociale au sein de l'entreprise ». Evoquant la convention collective « cadre », M. M'rakach a estimé que son élaboration doit assurer au travailleur une consolidation du pouvoir d'achat et permettre aussi la pérennité de l'outil de travail de l'entreprise. La convention collective « cadre » est actuellement en cours de négociation entre le patronat privé et les délégués des travailleurs. Interrogé par la presse sur le seuil d'augmentation des salaires des travailleurs du secteur privé proposé par le patronat, A. Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, dit tout en ignorer : « On n'a pas encore finalisé les discussions. Aucun seuil n'a été arrêté. » Il a rappelé que la mise en place d'un groupe d'experts, en janvier dernier, afin de se pencher sur la question de l'augmentation salariale des employés, a pris en compte l'intérêt de l'entreprise et son environnement économique et financier. Fait rocambolesque : alors que l'UGTA n'a aucune emprise syndicale dans la sphère économique privée, M. Sidi Saïd négocie au nom de l'entreprise privée ! Il a par ailleurs estimé que toutes les conventions collectives des secteurs économiques public et privé finalisées vont être signées le 1er mai prochain. Selon lui, ces augmentations sont une concrétisation des décisions de la dernière tripartite (gouvernement-UGTA-patronat). Selon des indiscrétions, le patron de l'UGTA aurait demandé aux organisations patronales de situer la hausse salariale entre 30 et 35%. Une proposition qui n'a pas récolté l'adhésion du patronat. Ce dernier justifie son refus par une augmentation raisonnable, devant prendre en charge l'environnement économique de l'entreprise privée.