Celle-ci doit reposer sur des éléments macroéconomiques afin d'asseoir une stratégie durable pour la maîtrise de la question salariale. Le moment est venu pour asseoir une politique salariale à long terme. C'est la seule issue censée éviter les raccourcis, parfois, économiquement impraticables, d'une problématique très récurrente. C'est ce que pense Boualem M'Rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Ce partenaire infatigable est revenu, trois mois après la tripartite de septembre dernier, pour émettre au gouvernement de nouvelles propositions «en mesure de faire sortir l'entreprise algérienne de l'impasse». Certes, le Pacte national économique et social, paraphé lors de la 12e tripartite, constitue bel et bien une bouffée d'oxygène pour l'entreprise algérienne, mais «les charges fiscales et parafiscales demeurent trop lourdes encore à épauler». C'est ce qu'a laissé entendre, hier, lors d'un point de presse, Boualem M'Rakach, un partenaire privilégié des pouvoirs publics. La nouvelle stratégie salariale que remet la CAP sur table devra passer par le stade de l'élaboration des catégories professionnelles et salariales. Selon le président de la CAP, cette plate-forme doit reposer sur des éléments macroéconomiques afin d'asseoir une stratégie durable pour la maîtrise de la question salariale. C'est-à-dire, la variabilité des éléments macro économiques ne peut être une base solide pour le calcul de l'équation salariale. Cela dit, la situation actuelle, caractérisée à la fois par une forte demande de revalorisation salariale, mais aussi une sorte «d'allergie» chez les patrons, comprend une faille dans le calcul des salaires. Un fait engendré par «l'absence d'une stratégie salariale à long terme», fera savoir le conférencier. Laquelle politique «devra prendre en compte les équilibres budgétaires et l'évolution sociale». Même si la dernière tripartite a consacré un nouveau Snmg à 12.000DA, mais aussi une hausse de 20% pour les salariés du secteur économique privé, il s'avère, aujourd'hui, que le Pacte national économique et social «n'est pas une fin en soi». En d'autres termes, le document fait encore l'objet de concertation et «d'enrichissement». Pour la question des salaires, la CAP propose, cette fois-ci, une nouvelle grille qui tienne compte de l'évolution économique et de celle des catégories sociales et professionnelles. Pour ce qui est de l'application des recommandations de la 12e tripartite, Boualem M'Rakach invite les instances de l'Etat à faire appliquer la loi et «de sanctionner légalement si cela s'avère être une solution». Car, il y a quelques jours, Tayeb Louh et Sidi-Saïd, respectivement ministre du Travail et secrétaire général de l'Ugta, ont annoncé une dure bataille auprès des patrons privés pour faire appliquer les recommandations issues de la tripartite de septembre 2007. La seconde proposition émise par la CAP tourne autour des conditions favorables censées conduire à l'épanouissement de l'entreprise algérienne et la réussite des investissements. Entre autres, la CAP suggère un régime fiscal commun et réduit, un circuit bancaire fiable et solide, accès au foncier sous différentes formules, une lutte efficace contre le marché informel et la bureaucratie. En définitive, la CAP invite les partenaires à s'investir encore pleinement dans l'application du Pacte national économique et social. «C'est déjà une première réussite pour l'entreprise algérienne». Ensuite, Boualem M'Rakach veut conduire l'entreprise algérienne à ce qu'il qualifie de «première expérience dans l'exportation». C'est-à-dire, créer un environnement et un espace d'échanges économiques maghrébin à travers la création de l'Union maghrébine des employeurs.