La ville d'El Harrouche, à 50 km au sud de Skikda, a accueilli le mois du jeûne dans une ambiance des plus déplorables et indignes d'une cité urbaine. Que ce soit au centre-ville ou dans les anciens quartiers et autres cités, les visions cauchemardesques se suivent et se ressemblent. Des tonnes de détruits et des centaines de sacs-poubelle emplis de déchets ménagers ont «orné», lundi et mardi derniers, les rues et les trottoirs. La situation dans l'espace servant de marché quotidien de fruits et légumes était des plus chaotique et donnait une image négative faite de déchets, de cartons, d'odeurs pestilentielles et même des traces de quelques indélicats, pour ne pas dire inciviques, qui utilisent cet espace comme une vespasienne à ciel ouvert. Cet état d'insalubrité, renforcé par les dévidoirs pleins à craquer et ne suffisant plus à contenir l'équivalent de 48 heures de déchets non ramassés est le résultat de la grève entamée, lundi dernier, par les éboueurs de la commune. Cette grève a été enclenchée suite à l'arrêt, pour cause de panne, du camion-benne de la commune. Pour éviter d'éventuels retards dans le ramassage des déchets, l'APC avait alors décidé de recourir aux tracteurs. Seulement, cette solution fut refusée par les éboueurs, qui estimaient que cela risquait de les contraindre en jugeant qu'ils ne pourraient assurer un ramassage correct et dans les délais avec un simple tracteur. Profitant de cette entame de débrayage, les éboueurs ont également évoqué les conditions de travail jugées pénibles. Ils ont aussi exigé de disposer de tenues correctes qui leur permettraient de faire leur travail en toute sécurité, en appelant les responsables de la commune à majorer leur grille de salaires, vu leur condition sociale. Au niveau des élus, on avançait que le dialogue avec les éboueurs restait ouvert et que le recours aux tracteurs n'est qu'une solution d'urgence, en attendant la réparation du camion-benne. Finalement, ce n'est qu'hier que les opérations de ramassage des tonnes de déchets furent entamées, grâce à l'aide apportée par les communes de Aïn Bouziane et Sidi Mezghich, qui ont mis leurs camions-bennes à la disposition des élus d'El Harrouche. A relever que cette situation, pour le moins incommodante, a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux, sans pour autant enclencher le moindre appel citoyen en faveur d'un volontariat.