Samedi Nous sommes au lendemain de la marche de vendredi, acte 11. Le peuple exige encore que la «bande» soit arrêtée. Par des images diffusées par la télévision publique, les généraux Toufik et Tartag, deux anciens patrons des services de renseignement, et Saïd Bouteflika ont été arrêtés par les services de sécurité. Ils ont été auditionnés par les éléments de la DGSI, dans le cadre de l'enquête sur leurs activités dénoncées par le chef d'état-major de l'ANP. La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) a dénoncé des «atteintes à la liberté de circuler» par le bocage des routes menant à Alger par d'«impressionnants dispositifs de la Gendarmerie nationale». L'objectif de ces barrages est «d'empêcher les Algériens de rejoindre les manifestations dans la capitale». Dimanche Saïd Bouteflika, les généraux Tartag et Toufik ont été placés sous mandat de dépôt. La chambre d'accusation de la Cour d'Alger a rejeté la demande de liberté provisoire introduite par la défense d'Issad Rebrab, patron du groupe industriel Cevital. Issad Rebrab a été placé sous mandat de dépôt dans la nuit du 22 au 23 avril par le procureur du tribunal d'Alger pour « ausse déclaration concernant des mouvements de capitaux à destination et en provenance de l'étranger» et «importation d'équipements usagés après avoir bénéficié d'avantages fiscaux et bancaires». Lundi Le président intérimaire, Bensalah, adresse un message à la nation en assurant que «l'Etat est déterminé à donner la parole au peuple pour qu'il choisisse en toute souveraineté, liberté et transparence, celui à qui il souhaite confier le mandat de mettre en place un nouveau système de gouvernance». Un appel au dialogue pas du tout pris en «considération». Dans la soirée, Hamid Melzi, ex-directeur de la résidence d'Etat Sahel et ex-PDG de la Société d'investissement hôtelier (SIH), est mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près du tribunal d'Alger, dans la nuit de lundi à mardi. Il a été entendu durant une bonne partie de la soirée de lundi avant que le juge ne le mette sous mandat de dépôt vers 2h30. Il est poursuivi pour avoir «réuni des informations pour les fournir à une puissance étrangère». Mardi D'abord il n'y a pas eu de discours d'Ahmed Gaid Salah comme nous y étions habitués. Une première entorse à la routine. Il a effectué une visite en 2e Région militaire en début de semaine sans dire un mot. Mais les étudiants étaient là. Mobilisation intacte. Ni le jeûne ni la chaleur n'ont démobilisé des milliers d'étudiants à se rassembler pour la 11e fois consécutive pour exiger le départ du système. Mercredi On célèbre les évèénements du 8 mai 1945. La particularité de cette année est que les autorités ont de plus en plus de mal à effectuer des sorties sur le terrain. Partout où les ministres ou tout représentants du gouvernement sont chassé par la population. Pour la première fois depuis l'indépendance, la population de Kherrata, dans la wilaya de Bejaïa, a célébré ces événements sans la présence des autorités locales et nationales qui ont été «chassées». Et puis il y a cet édito de la revue El Djeïch, organe officiel de l'armée, consacré à la situation politique du pays. Il dénonce ceux qui voudraient voir perdurer la crise «en rejetant toutes les solutions disponibles et possibles, à même de permettre à notre pays de surmonter cette épreuve, et donc couper la route aux aventuristes qui concoctent des plans et projettent de les exécuter à tous les échelons, dans le but d'entraîner le pays vers l'anarchie et le chaos». Jeudi De nouvelle images de tribunal militaire de Blida diffusées par la télévision publique. Cette fois Louisa Hanoune, patronne du PT, a été convoquée «en tant que témoin» dit son parti, mais la décision est tombée : elle est placée en détention préventive. Une nouvelle aussi qui pourrait intéresser plus d'un : l'importation des véhicules d'occasion pourrait bien être autorisée. Une réflexion est lancée pour «élaborer une conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d'importer les véhicules d'occasion».