Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée, se tiendra à Marseille le 24 juin. Plusieurs réunions préalables ont eu lieu, dont une récemment à Montpellier. Consulter la société civile des pays du pourtour méditerranéen : l'idée est simple mais pas facile à mettre en action, surtout avec les bouleversements sociopolitiques que traverse la région. Surtout qu'elle avait été émise le 27 août 2018 par le président français Emmanuel Macron, qui la soumit aux ambassadeurs et ambassadrices à Paris au cours d'une conférence. Entre-temps, l'Algérie de mai 2019 n'est plus la même que celle de l'été 2018. La volonté exprimée par la société civile dans les rues non plus. Seule demeure, vue d'Algérie en pleine «Révolution du sourire», l'idée que ce qui vient de l'étranger est suspect. A juste ou mauvaise raison. Le projet a pour «pour ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale par la mise en œuvre de projets concrets en faveur du développement humain, économique et durable dans la région». Selon les documents préparatoires, «le Sommet des deux rives repose sur la conviction que la société civile doit être pleinement associée à la définition d'un nouvel agenda positif pour la Méditerranée». Le Sommet des deux rives s'inscrit dans le cadre du dialogue 5+5 Méditerranée, qui réunit cinq Etats de la rive sud de la Méditerranée (la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye) et cinq Etats de la rive nord (le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie et Malte). L'Union européenne, l'Allemagne, mais aussi les organisations pan-méditerranéennes et les principales organisations économiques internationales présentes dans la région sont associées. Les participants sont «des personnalités qualifiées». Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, expliquait au journal La Provence que «la France a demandé à chacun des pays que ce soit des représentants d'associations, des gens engagés, non des fonctionnaires ou des diplomates. Et aussi, que la parité soit respectée. Ça été dur à obtenir mais on l'a eue». Cinq forums préparatoires, cinq thématiques Faisant le tour de la grande bleue, cinq forums préparatoires ont lieu en amont autour des thématiques : les énergies, la jeunesse, l'éducation, la mobilité, l'économie et la compétitivité, la culture, les médias, le tourisme ; l'environnement et le développement durable. Le premier a eu lieu à Alger sur les énergies, le 8 avril 2019, sous l'intitulé «Vers un partenariat renforcé au service d'une transition énergétique durable». La deuxième rencontre a été le forum Jeunesse, éducation, mobilité, organisé par Malte (La Valette, 24 et 25 avril 2019) sur le thème «Génération méditerranéenne : la contribution de Malte au Sommet des deux rives». Puis le forum Economie et compétitivité, a été organisé par le Maroc (Rabat, 29 avril 2019) sur la thématique : «Une meilleure intégration économique entre les deux rives, vers un espace partenarial de croissance et d'innovation partagées». Puis ce fut Montpellier qui a réfléchi au début mai aux voies et moyens d'impulser «une nouvelle dynamique culturelle en Méditerranée occidentale». Le 16 mai prochain, la caravane méditerranéenne se retrouvera à Palerme (Italie) pour traiter de «Economie bleue, économie verte, économie circulaire : propositions de partenariats pour un développement urbain côtier durable en Méditerrané occidentale». Après une réunion de synthèse à Tunis les 11 et 12 juin, «Vers un espace commun de dialogue interculturel, de production et de développement durable, inclusif et solidaire», le Sommet des deux rives récapitulera les priorités d'ensemble le 24 juin prochain à Marseille. Pour Jean-Baptiste Lemoyne, «toutes les initiatives qui vont être labellisées par les sociétés civiles devront être suivies et accompagnées. Nous allons leur ouvrir les portes des bailleurs de fonds, de la Banque mondiale, de l'Agence française de développement, leur ouvrir des partenariats avec des institutions internationales, comme l'Unesco ou la Francophonie. Il faut un suivi. La France l'assurera grâce à un certain nombre de mécanismes comme l'Union pour la Méditerranée ou grâce aux crédits européens».