Le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, a coprésidé, vendredi à La Valette, la 15ème Conférence des ministres des Affaires étrangères (MAE) du Dialogue 5+5, avec son homologue maltais, Carmelo Abela. Cette rencontre "intervient après une année de la 14ème Conférence qui s'est tenue à Alger, en janvier 2018, et qui a permis de renforcer le Dialogue 5+5 et la concertation régionale sur les questions d'intérêt commun, notamment celles en rapport avec les grands enjeux et défis auxquels la région continue de faire face, tout comme elle a contribué à impulser la dynamique d'élargissement des segments thématiques et sectoriels du Dialogue 5+5". La Conférence ministérielle a été tenue sous le thème "Œuvrer ensemble pour un avenir durable en Méditerranée occidentale", ce qui reflète la volonté collective de faire du Dialogue 5+5 un "espace de coopération régionale capable de s'adapter aux nouveaux défis et de se saisir d'un sujet d'actualité et d'intérêt commun". Un sujet qui a trait à cette thématique transnationale "aux multiples enjeux, en termes de création d'emplois et d'insertion des jeunes, de rapprochement du niveau de développement des économies de la région, de facteur de migration irrégulière ainsi que des obligations nationales d'adaptation et d'atténuation nées de l'Accord de Paris sur les changements climatiques". Dans ce cadre, M. Messahel a souligné que "l'Algérie est parfaitement consciente des enjeux et retombées de cette thématique qui constitue une priorité majeure dans le Programme du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lequel prévoit un développement économique et social inclusif, à la faveur des politiques sectorielles volontaristes liées à l'emploi, notamment des jeunes". De même qu'il prévoit, a ajouté le MAE "la réalisation effective et en cours des Objectifs du Développement durable (ODD) d'ici 2030 de l'ONU, qui rejoignent, d'ailleurs, la vision de l'Afrique contenue dans l'Agenda de l'Union africaine, à l'horizon 2063". Abdelkader Messahel, a mis en exergue "l'importance qu'accorde l'Algérie au Dialogue 5+5 dont elle a assuré la co-présidence, d'abord avec la France et ensuite avec Malte, sur le thème de comment "œuvrer ensemble en vue d'un développement durable au niveau de la Méditerranée occidentale". Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse animée à l'issue de la 15ème conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5, M. Messahel a précisé que cette conférence a été une occasion pour "un dialogue franc et approfondi sur les questions régionales d'intérêt commun", ajoutant qu'elle a permis a également aux ministres "de procéder à un échange riche et fructueux sur les menaces communes de sécurité liées au terrorisme, au crime organisé transfrontalier et à la déradicalisation, ainsi que sur la question de la migration irrégulière dans la région". M. Messahel a souligné à cette occasion qu'une "convergence de vues s'est dégagée sur une approche consensuelle qui insère la dimension sécurité/développement visant à promouvoir des liens de partenariat mutuellement bénéfiques pour les deux rives de la Méditerranée, favorisant ainsi la création des conditions pérennes d'un développement durable inclusif". Le ministre a aussi indiqué que "cette approche devra prendre en compte les enjeux liés aux changements climatiques en termes d'opportunité à saisir pour l'émergence des économies diversifiées créatrices d'emplois, notamment pour la jeunesse". Il a, dans le même ordre d'idées, insisté sur "la mise à profit des avantages et potentialités comparatifs des deux rives et sur une solidarité à même de créer une résilience au plan de l'environnement et une bonne gestion des afflux migratoires dans la région". S'agissant de la Déclaration ministérielle de La Valette, adoptée à cette occasion, M. Messahel a relevé qu'elle témoigne de "la ferme volonté des pays de la région et des partenaires présents de répondre de manière solidaire et efficace aux défis communs de nature sécuritaire, économique, écologique et humaine dans le Bassin de la Méditerranée occidentale afin de le transformer en espace de sécurité, de stabilité et de prospérité partagée". Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé en outre "les nombreuses actions et initiatives de coopération thématiques et sectorielles lancées durant la coprésidence algérienne, comme en témoigne l'organisation de conférences ministérielles dans les domaines des finances et investissements et du développement durable et l'économie bleue et des directeurs généraux des Instituts diplomatiques ainsi que du 3ème Forum MedThink en Méditerranée occidentale". Il a aussi rappelé que "l'Algérie s'est proposée d'accueillir durant l'année 2019, la 3ème conférence des ministres de la Culture 5+5, ainsi que l'organisation de la 1ère réunion des Conseils économiques et sociaux du Dialogue 5+5". Par ailleurs, M. Messahel a salué l'initiative du Président français Emmanuel Macron pour la tenue à Marseille le 24 juin 2019 du sommet des deux rives, ajoutant que "l'Algérie accueillera, dans ce cadre, un Forum dédié au secteur de l'énergie, au terme duquel sont attendues des recommandations relatives au développement de la transition énergétique dans la région". Il a, en outre, appelé au renforcement du Dialogue 5+5 que dicte la conjoncture régionale, précisant que "ce Dialogue a démontré sa pertinence et sa viabilité en tant que cadre souple et informel en vue d'une synergie et un rapprochement des perceptions et positions autour d'un agenda positif de paix, de sécurité et de développement, ainsi que de rapprochement des peuples face aux évolutions des défis communs en Méditerranée occidentale". Le ministre a clôturé ses propos en estimant que la Conférence de La Valette a été positive à plus d'un titre, notamment en ce qu'elle a constitué une nouvelle opportunité pour renouveler l'engagement collectif des pays de la région à renforcer et à élargir les segments de coopération du Dialogue 5+5 dans l'intérêt de la stabilité et du développement de l'ensemble de la région. Pour rappel, l'Algérie a procédé à l'occasion de cette conférence à la passation de la coprésidence, au titre de la rive Sud, à la Libye.
La situation en mer Méditerranée conforte l'idée d'une mer ligne de fracture Le ministre des Affaires étrangères, a affirmé que "la présente situation en mer Méditerranée conforte malheureusement toujours l'idée d'une mer ligne de fracture en raison des tensions et crises qui y persistent". Dans une allocution prononcée à la 15ème Conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue des 5+5, M. Messahel a souligné que "la présente situation en mer Méditerranée conforte malheureusement toujours l'idée d'une mer ligne de fracture en raison des tensions et crises qui y persistent, aggravées par les disparités entre une rive nord riche et prospère et une rive sud qui aspire légitimement au développement à travers notamment l'appui de ses partenaires du nord". Cette situation a engendré, a ajouté le ministre "d'autres facteurs d'instabilité dans la région qui fait face à une crise migratoire sans précédent, au terrorisme et au crime organisé qui prennent malheureusement de nouvelles formes toujours plus complexes". "Les évolutions enregistrées ces dernières années en Méditerranée, ont une nouvelle fois attesté de la pertinence et de la viabilité de l'approche et de la perception de l'Algérie sur ce que devrait être l'architecture de paix, de sécurité et de développement de cette partie particulièrement sensible du monde" a souligné le MAE. M. Messahel a rappelé, à ce propos, "l'attachement de l'Algérie à sa politique de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays en plaidant toujours en faveur du dialogue et de la concertation comme approches idoines et durables de règlement des conflits en dehors de toute ingérence étrangère et en favorisant l'appropriation des processus de sortie de crise par les pays concernés". Il a souligné, à cet égard, que l'Algérie, de par sa conviction de l'indivisibilité de la sécurité et du développement dans la région, adopte "une politique méditerranéenne axée principalement sur le bon voisinage et la contribution constructive vise l'instauration d'un espace de paix, de sécurité et de stabilité ainsi que de prospérité partagée dans notre région".
La sécurité en Méditerranée est "indivisible et interdépendante" La sécurité en région méditerranéenne est "indivisible et interdépendante", a souligné, M. Abdelkader Messahel. Intervenant en sa qualité de coprésident de la 15ème Conférence des ministres des Affaires étrangères (MAE) du Dialogue 5+5, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que "la sécurité en région méditerranéenne, en tant qu'espace commun entre les pays des deux rives, est indivisible et interdépendante", et mis en exergue, par conséquent, "l'importance d'une coopération régionale sur ce qu'il y a lieu d'entreprendre en termes d'approches et d'actions pour mieux prendre en charge les préoccupations, notamment au plan sécuritaire de notre région". "L'aggravation de la crise migratoire en Méditerranée nous interpelle à plus d'un titre et exige une prise en charge solidaire et efficace de ce phénomène à travers une approche globale, que mon pays a toujours prônée, qui allie à la fois les impératifs de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine", a poursuivi le MAE. M. Messahel a ajouté que "l'Algérie, qui est devenue ces derniers temps un pays de destination, déploie d'importants efforts et sur ses fonds propres, pour sécuriser ses propres frontières et lutter contre la migration illégale". Il a également averti que "l'Algérie, qui a mobilisé d'importants moyens pour faire face aux flux de migrants irréguliers, ne saurait tolérer, et en aucune manière, qu'il soit porté atteinte à sa sécurité par des groupes de pseudo-migrants impliqués dans ce qui se passe dans certains pays de la région". Sur cette même question, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que "le Sommet de Malte sur la migration entre l'Afrique et l'Europe, même s'il a permis de prendre conscience de la gravité de ce phénomène et de l'urgence d'y faire face, n'a pas prévu d'engager une vraie dynamique qui serait à même d'apporter des réponses appropriées, efficaces et durables pour traiter la question de la migration irrégulière". Et de conclure en réitérant "la conviction de l'Algérie que les efforts concertés et solidaires devraient être orientés vers le traitement durable des causes profondes du phénomène migratoire, à travers la résolution des crises, le développement des partenariats et la promotion de la mobilité entre les deux rives voisines de la Méditerranée occidentale".
L'espace de dialogue 5+5 est d'une grande utilité dans la région méditerranéenne Messahel, a par ailleurs souligné, que l'espace 5+5 est "un cadre de dialogue et d'échange qui a fait ses preuves" et est "d'une grande utilité pour un partage franc des expériences et des préoccupations dans la région méditerranéenne". Lors de son intervention, M. Messahel a indiqué que "l'espace 5+5 est un cadre de dialogue et d'échange qui a fait ses preuves et est d'une grande utilité pour un partage franc des expériences et des préoccupations dans la région méditerranéenne, et au-delà, et permet de réfléchir ensemble sur des stratégies de réponse efficaces et adaptées face aux défis communs". Le ministre a relevé que "les profondes mutations que vit le monde continuent d'impacter directement la paix, la sécurité et le développement dans la région", ajoutant que "ce constat interpelle les pays de la région et les invite, plus que jamais, en tant que pays riverains à intensifier le dialogue pour que le bassin méditerranéen retrouve sa vocation de lac de paix et de prospérité partagée". Dans ce cadre, M. Messahel a salué "l'initiative du Président Emmanuel Macron pour la tenue à Marseille le 24 juin 2019 du Sommet des deux rives qui "ne manquera pas, ajoute le ministre, d'imprimer une nouvelle dynamique à notre Dialogue grâce à l'association de la société civile et à la dimension concrète qui sera conférée à notre Dialogue à travers les différents chantiers de coopération qui y seront lancés à cette occasion". Dans le même ordre d'idées, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l'Algérie qui accueillera, en prévision de ce Sommet, un Forum sur les énergies visant à sortir avec des recommandations en vue d'une transition énergétique dans la région, "n'épargnera aucun effort pour que les objectifs du Sommet soient atteints".