Les propos tenus hier par Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, lors d'une conférence animée à l'auditorium du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, peuvent relancer, encore une fois, la polémique sur l'assassinat de Ali Mecili le 7 avril 1987 en France. « Ali Mecili était le formateur de plusieurs grands militants et animateurs des luttes démocratiques. Vous pouvez interroger Saïd Khellil, Djamel Zenati et Saïd Sadi, entre autres, sur le travail de Ali Mecili. C'est la propagation des idées de Ali Mecili qui est devenue une affaire de rue pour des revendications démocratiques, notamment avec le déclenchement des événements d'avril 1980 », a révélé le premier secrétaire de la formation de Hocine Aït Ahmed, avant d'ajouter : « Mais après la répression policière d'Octobre 1988, surtout avec les tortures et mauvais traitements réservés aux militants de la démocratie, le Pouvoir essaye toujours d'infiltrer les mouvements de contestation et de chercher une clientèle. Il a détruit la société pour se restructurer avec de vraies organisations mafieuses qui font actuellement office d'Etat en Algérie. Ce pouvoir est composé de militaires et de milliardaires qui maîtrisent parfaitement la violence. Ce sont là, en somme, les conséquences désastreuses de l'arrêt du processus électoral en 1991. » Poursuivant dans le même contexte, M. Tabbou a estimé que le président du FFS, Hocine Aït Ahmed a, « avec tout ce qui s'est passé dans notre pays, été un acteur mais pas un jouet de l'histoire ». Le premier secrétaire du FFS est revenu également sur l'assassinat du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, en mars dernier : « Au plus haut sommet de l'Etat, les gens ont toujours la main sur la gâchette. D'ailleurs, l'homme qui est censé nous sécuriser a été assassiné dans son bureau. » Enfin, dans son réquisitoire, le conférencier a fustigé aussi l'ancien recteur de l'université de Tizi Ouzou qui a signé le doctorat honoris causa de Ben Bella, premier président du pays : « Il y a plusieurs universités en Algérie, mais le pouvoir a choisi celle de Tizi Ouzou pour décerner le doctorat honoris causa à Ben Bella. Ce n'est pas fortuit. »